La garde à vue de l'ancien directeur de cabinet de l'ex-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, Claude Bertrand, a repris jeudi, dans le cadre d'une information judiciaire sur l'emploi de proches ayant dépassé l'âge de la retraite, a-t-on appris auprès de son avocat.
M. Gaudin, lui, a vu sa garde à vue "levée et bouclée" dès mercredi soir, a indiqué son avocat, Me Gilbert Sindrès. "Il s'est expliqué pendant une dizaine d'heures sur l'ensemble des faits et il est très confiant sur l'issue de la procédure", avait expliqué Me Sindrès à l'AFP mercredi.
Une source judiciaire a confirmé à l'AFP jeudi la levée de la garde à vue de M. Gaudin, précisant qu'"aucune décision n'a été prise par les magistrats instructeurs" à cette heure.
M. Bertrand, fidèle lieutenant de M. Gaudin pendant ses 25 ans à la tête de la mairie de Marseille, dont il a été le directeur de cabinet, a lui aussi pu rentrer chez lui mercredi soir, mais était de nouveau entendu par les gendarmes jeudi, a indiqué à l'AFP son avocat Me Marc-Michel Le Roux, ce qu'a confirmé la source judiciaire.
Ces gardes à vue se sont déroulées après la perquisition, mardi, des deux domiciles de M. Gaudin, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 11 juin 2019 pour détournement de fonds publics par une personne chargée d'une mission de service public, et de recel de ce délit.
"Cette information judiciaire concerne la situation de personnes qui ont poursuivi leur activité en ayant dépassé l'âge légal de départ à la retraite", dont M. Bertrand, salarié de la ville malgré ses 73 ans à l'époque, selon une source judiciaire.
Une situation épinglée par la chambre régionale des comptes, qui s'était étonnée que 11 personnes de plus de 69 ans - et majoritairement de 70 ans et plus - aient été maintenues en activité sur la période 2012-2017.
Pour les magistrats de la Chambre régionale des comptes, la ville violait "sciemment" les règles légales sur la retraite, entraînant ainsi un préjudice de plus d'un million d'euros par an aux dépens du contribuable.
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