La candidate au poste de Première ministre britannique Liz Truss a abandonné mardi une promesse de coupes massives dans les salaires des fonctionnaires qui avait provoqué un tollé, premier revers majeur pour la favorite dans la course à Downing Street.
Lundi soir, la cheffe de la diplomatie annonçait un plan de 8,8 milliards de livres (10,5 milliards d'euros) d'économies dans les salaires du secteur public, en les indexant sur le coût de la vie de chaque région.
Ces coupes ont provoqué un tollé chez certains conservateurs qui ont estimé qu'elles rendraient plus pauvres les infirmières, les policiers ou encore les professeurs dans des régions déjà défavorisées.
Mardi matin, soit 12 heures seulement après avoir annoncé son projet, Liz Truss est revenue en arrière en abandonnant l'idée, sa porte-parole dénonçant des "déformations délibérées" du plan.
"Les niveaux actuels des salaires du secteur public seront absolument maintenus", a confirmé la porte-parole: "suggérer le contraire est faux".
Le projet présenté lundi soir parlait bien de la création de "grilles de salaires régionales" hors de Londres, qui permettraient à terme d'économiser 8,8 milliards de livres par an.
Si les conservateurs sont souvent favorables aux coupes dans les services publics, ils ont remporté les législatives de 2019 avec la promesse de "niveler par le haut" au profit des régions défavorisées, notamment du Nord de l'Angleterre, où ils ont enregistré de spectaculaires progrès électoraux.
Ben Houchen, un maire conservateur qui soutient Rishi Sunak dans la course à Downing Street, a affirmé être resté "sans voix" après la proposition de Liz Truss, la qualifiant sur la BBC "d'horriblement mauvaise".
Selon l'équipe de campagne de son rival Rishi Sunak, un tel projet entamerait les salaires de près de six millions de travailleurs du secteur public.
Liz Truss, 47 ans, fait figure de favorite pour remplacer le Premier ministre Boris Johnson, qui a démissionné début juillet après une série de scandales. Elle a reçu ces derniers jours les soutiens de plusieurs figures de son parti, et celui mardi du Daily Telegraph, quotidien influent auprès de l'électorat conservateur.
Mais selon le Times, un sondage privé lui donne seulement cinq points d'avance sur M. Sunak, alors qu'un sondage YouGov lui en donnait 24 au moment où les deux finalistes pour le vote des adhérents du parti conservateur ont été connus.
Ce vote a lieu jusqu'au 2 septembre par correspondance. L'annonce du résultat est attendue le 5 septembre.
vg/gmo/def