L'horizon a commencé à s'éclaircir pour l'employé ivoirien sans-papiers d'un restaurateur de Nice qui avait bravé l'interdiction d'ouvrir fin janvier, grâce à une médiation avec les services de l'Etat pour tenter d'éviter une expulsion, a indiqué mercredi son avocat à l'AFP.
Le 27 janvier, Christophe Wilson, patron du Poppies au centre de Nice, avait organisé une ouverture exceptionnelle malgré la fermeture des cafés et restaurants en vigueur en France depuis le 30 octobre 2020 pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Il voulait attirer l'attention sur la situation difficile de sa profession.
Après l'intervention de la police, Moussa Nieng, employé du Poppies âgé de 35 ans, avait été placé en centre de rétention, puis libéré mais avec une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous un mois.
Son recours contre cette obligation de quitter la France devait être examiné à 09H00 mercredi au tribunal administratif de Nice.
Mais "monsieur Nieng n'est pas venu au tribunal. Les parties ont décidé de laisser une chance à la médiation et arrêtent la procédure contentieuse", a précisé Me Zia Oloumi, son avocat, qui espère "une issue favorable dans quelques semaines".
"Le recours hiérarchique (auprès du ministère de l'Intérieur, ndlr) reste en cours. Monsieur Nieng reste optimiste au regard de la solidité de son dossier au fond", a-t-il ajouté.
Soutenu notamment par le syndicat CGT 06 qui avait saisi le cabinet du ministère de l'Intérieur pour demander l'annulation de l'OQTF, M. Nieng était arrivé en France en 2011 et avait fait une demande d'asile inaboutie.
"Depuis 2016, il travaillait dans un restaurant à temps plein en CDI sans parvenir à se faire régulariser par le travail", avait précisé en janvier Gérard Ré, secrétaire général de l'Union départementale de la CGT des Alpes-Maritimes. "Il travaillait à la plonge du Poppies depuis septembre".
La préfecture des Alpes-Maritimes, sollicitée par l'AFP, n'était pas en mesure d'apporter de précisions dans l'immédiat. La bonne marche de ses services est actuellement impactée par la crise sanitaire causant "des situations problématiques" à de nombreux étrangers qui peinent à renouveler leur titre de séjour.
La préfecture qui doit aussi traiter 5.000 demandes britanniques liées au Brexit a rappelé des équipes pour travailler des samedis.
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