Deux professeurs, qui avaient entamé une grève de la faim le 25 janvier pour réclamer que leur collège de Givors (Métropole de Lyon) soit classé en établissement prioritaire Rep+, ont suspendu jeudi leur mouvement, a-t-on appris auprès de leurs soutiens.
"Leur grève de la faim est supendue mais la mobilisation continue car les moyens obtenus ne sont pas satisfaisants", a déclaré à l'AFP Gaëlle Devin, porte-parole du collectif mis en place au collège Lucie Aubrac.
"D'autres actions non-violentes succéderont à ce cri d'alarme laissé sans réponse satisfaisante", a écrit ce collectif dans un communiqué.
Au lendemain d'une audience avec l'inspecteur d'académie Guy Charlot, le collectif a expliqué avoir obtenu un demi-poste de psychologue scolaire et un demi-poste pour s'occuper des élèves hautement perturbateurs.
Les enseignants avaient précédemment décroché la création d'un demi-poste de conseiller principal d'éducation et d'un poste d'assistant d'éducation. Engagement avait été aussi pris par le rectorat de respecter les seuils d'élèves par classe (25 en sixième, 26 en cinquième, quatrième et troisième).
"Cet établissement dispose désormais des moyens équivalents aux autres établissements classés REP+, rapporté à son nombre d'élèves et se trouvant dans un contexte social comparable, de l'académie de Lyon", a estimé le rectorat, soulignant qu'il s'agissait d'une "grande avancée en terme de moyens".
Le rectorat a également pris "acte de la décision du collectif Lucie Aubrac de mettre fin à la grève de la faim des deux professeurs du collège et s'en félicite pour leur bien-être et leur santé, et leur famille".
"Nous resterons très vigilants quant à l'application des engagements pris par l'institution. Nous veillerons tout particulièrement au respect strict des seuils élèves par classes", ont ajouté les enseignants.
Leur action a été déclenchée par une série d'agressions d'enseignants par des élèves. Mais elle s'inscrit dans une lutte ancienne pour que cet établissement de 540 élèves, qui fait partie d'un réseau d'éducation prioritaire (Rep), soit classé Rep+ pour obtenir des moyens supplémentaires.
Le collège était éligible en 2015 mais la priorité a finalement été donnée à un autre dans l'académie, figeant la situation pour quatre ans. Le sésame était donc attendu pour 2019, d'autant plus qu'un changement de sectorisation en 2018 a dégradé le profil social de l'établissement. Mais la carte nationale de l'éducation prioritaire, en cours de refonte, ne changera pas avant la rentrée 2022.
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