Une cinquantaine d'étudiants issus des filières artistiques de Lyon ont débuté lundi matin une occupation de l'opéra de cette ville, fermé en raison de la pandémie de Covid-19, en solidarité avec les intermittents du spectacle, a constaté un journaliste de l'AFP.
"On voulait réagir car on est à la jonction de deux endroits: le monde de la culture et celui des étudiants", explique Lucas Martini, 23 ans, étudiant en première année à l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT), et l'un des porte-paroles de cette action, organisée en lien avec l'occupation, entamée vendredi, du TNP de Villeurbanne.
L'entrée dans les lieux s'est faite dans le calme d'après les étudiants y ayant participé, via une porte latérale du bâtiment du XIXème siècle rénové par Jean Nouvel.
Les participants devaient se réunir en assemblée générale dans l'après-midi pour élaborer les modalités précises de leur occupation en tenant compte du protocole sanitaire.
"La scène et la salle de spectacles où il y a actuellement des répétitions ne seront pas occupées", explique Matéo Esnault, en Master 1 en conception sonore à l'ENSATT. "Les étudiants concentreront leur présence dans le hall et la cafétéria du bâtiment."
"On fait un métier qui, en dehors de l'école, est totalement à l'arrêt et on se demande bien ce qui va se passer à notre sortie", s'inquiète Kainana Ramadani, comédienne en dernière année de formation à l'ENSATT.
La semaine dernière, l'occupation du Théâtre de l'Odéon à Paris a déclenché un mouvement qui s'est étendu notamment au Théâtre de la Colline à Paris et au Théâtre national de Strasbourg avant de faire tache d'huile dans de nombreuses salles du pays.
Mercredi, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait jugé "inutiles" et "dangereuses" ces occupations. Jeudi, le gouvernement a débloqué 20 millions d'euros supplémentaires en soutien au monde de la culture.
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