Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a appelé vendredi les partis de l'opposition de gauche à "baisser le ton" sur le scandale des écoutes qui ébranle son gouvernement "tout en s'engageant à "améliorer" le renseignement (EYP), dont "l'oeuvre nationale doit être respectée" face "à l'invasion migratoire".
"J'appelle à baisser les tons, tirons un trait sur les erreurs d'hier" et "soyons unis face aux défis de demain", a lancé Kyriakos Mitsotakis lors d'un débat houleux au Parlement sur le scandale des écoutes.
"Nous aurons un hiver difficile et une nouvelle vague d'invasion (migratoire) sous une apparence soi-disant humanitaire se prépare déjà", a-t-il prévenu faisant allusion à l'augmentation des tentatives d'arrivées de migrants et réfugiés aux frontières maritimes et terrestres greco-turques.
L'affaire des écoutes a explosé fin juillet en Grèce après que Nikos Androulakis, chef du troisième parti parlementaire, le socialiste Pasok-Kinal, eut saisi la justice pour "tentative" de surveillance de son téléphone portable via le logiciel illégal Predator.
Ces révélations ont entraîné début août deux démissions dans l'entourage de Kyriakos Mitsotakis, celle du chef de l'EYP Panagiotis Kontoleon et d'un proche conseiller du Premier ministre.
Kyriakos Mitsotakis a alors reconnu que la surveillance par l'EYP de Nikos Androulakis était "une erreur" de ce service mais a nié sa surveillance par le logiciel Predator, dont l'Etat grec "n'a jamais acheté ou utilisé".
L'affaire a provoqué un tollé: les partis de l'opposition de gauche ont demandé à plusieurs reprises la démission de Kyriakos Mitsotakis soulignant que l'EYP avait été placé sous l'égide du Premier ministre lors d'une réforme controversée du gouvernement conservateur, juste après son élection en juillet 2019 pour un mandat de quatre ans.
"Démissionnez (...) en raison de votre arrogance vous n'êtes pas intéressé à la démocratie", a lancé vendredi Alexis Tsipras, chef du Syriza et ancien Premier ministre devant l'assemblée, appelant à des élections anticipées.
Kyriakos Mitsotakis a réitéré que les élections auraient lieu à la fin du mandat de son gouvernement, et qu'"il assum(ait) la responsabilité de diriger le pays pendant cet hiver difficile".
Il s'est engagé à "améliorer" les services de l'EYP tout en soulignant que "toute initiative (de réforme) doit respecter l'oeuvre nationale de l'EYP".
Parmi les réformes figurent l'obligation de l'EYP de rendre les comptes devant la commission parlementaire de la Transparence et des Institutions et des mesures pour renforcer la transparence et les lois sur les surveillances, selon Kyriakos Mitsotakis.
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