Le parquet d'Epinal a ouvert une enquête suite au décès d'un chasseur survenu dimanche à La Neuveville-sous-Montfort (Vosges) au cours d'une action de régulation de la population de corbeaux, a-t-on appris lundi auprès du procureur.
"Une enquête est en cours suite à l'accident qui s'est passé hier aux alentours de 08h30, qui a fait pour victime un homme de 22 ans natif d'Epinal, avec un tireur présumé qui était lui âgé de 43 ans", a déclaré à l'AFP Nicolas Heitz, le procureur de la République d'Epinal.
"Ils avaient tous les deux leur permis de chasser", a-t-il précisé. "Les faits se sont déroulés au cours d'un tir aux corbeaux".
L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Neufchâteau, en co-saisine avec l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Le corps de la victime sera autopsié mercredi à l'institut médico-légal de Nancy.
Le tireur présumé a été auditionné dimanche par les enquêteurs et sa garde à vue a été levée au cours de la soirée. "Nous sommes dans l'attente des retours de l'autopsie pour envisager la réponse pénale", a indiqué Nicolas Heitz.
"Tous les chasseurs des Vosges ont une pensée pour les familles, celle de la victime et celle du tireur, qui sont anéanties", a déclaré à l'AFP Frédéric Tissier, le président de la Fédération Départementale des Chasseurs des Vosges.
Il a indiqué que le jeune homme décédé et le tireur présumé étaient en possession du permis de chasse depuis 6 et 5 ans respectivement.
Dans un communiqué, la Fédération précise que les faits se sont déroulés au cours d'une "action de destruction de corvidés" (corbeau freux et corneille noire), autorisée par arrêté ministériel jusqu'au 31 mars, et distincte de la chasse, ouverte seulement jusqu'au 28 février.
"Ce sont des interventions conduites pour limiter les dégâts des corvidés, pour rendre service au monde agricole", a souligné auprès de l'AFP Philippe Lavit, le directeur de la Fédération des Chasseurs des Vosges.
Les personnes impliquées dans l'accident "avaient passé la dernière version du permis de chasser, extrêmement exigeante en termes de sécurité", a-t-il insisté.
"D'habitude, on chasse au grand gibier avec des carabines et des balles, mais là, on tire sur des oiseaux avec un fusil et de la grenaille, ça n'est dangereux et létal qu'à très courte distance, mais malheureusement toutes les circonstances étaient présentes, avec une zone d'impact dans la tête, pour arriver à une telle catastrophe".
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