Le Sénat mexicain vient d'approuver une réforme qui renforce la compagnie nationale d'électricité, suscitant les critiques des écologistes qui l'accusent de privilégier les combustibles fossiles au dépens des énergies renouvelables.
Cette nouvelle loi a été adoptée dans la nuit de mardi à mercredi par 68 voix contre 58 après plus de cinq heures de débat en séance plénière.
Le texte avait reçu le feu vert de la Chambre des députés le 24 février dernier et doit désormais être soumis à l'approbation de la présidence.
Le président de gauche Andrés Manuel López Obrador, qui soutient ce projet depuis le début, s'est félicité mercredi du vote du Sénat.
"Cela nous aidera à renforcer la Commission fédérale de l'électricité (CFE), pour faire face aux moments difficiles", a-t-il déclaré à la presse en rappelant les coupures de courant subies par plusieurs États mexicains à la suite d'une coupure de l'approvisionnement en gaz en provenance du Texas après une tempête en février.
Mais les partis d'opposition, les experts et les écologistes ont mis en garde contre cette réforme qui signifie selon eux un retour à l'utilisation de combustibles fossiles et va à l'encontre des engagements internationaux du Mexique en matière d'environnement.
Le groupe écologiste Greenpeace a averti que cette initiative "perpétue un modèle très dommageable pour l'environnement, qui ne combat pas mais favorise au contraire le changement climatique que l'État mexicain a l'obligation constitutionnelle de combattre".
Les hommes d'affaires et les opposants ont également souligné que cette loi serait contraire aux engagements pris par le Mexique dans le cadre du T-MEC, l'accord commercial qui le lie aux États-Unis et au Canada.
La CFE est la seule entreprise qui fournit de l'énergie au Mexique. La réforme lui permet désormais de ne plus acheter des énergies renouvelables et l'autorise à produire sa propre énergie à partir de combustibles fossiles.
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