Le président français Emmanuel Macron espère inaugurer au printemps 2022 le château rénové de Villers-Cotterêts situé à environ 80 km au Nord-Est de Paris, le grand chantier de son quinquennat qui doit accueillir la Cité internationale de la langue française, malgré des retards liés à la crise du Covid-19.
M. Macron a fait le point sur cet ambitieux chantier de 185 millions d'euros en s'entretenant au palais présidentiel de l'Elysée avec une dizaine de personnalités impliquées dans la promotion de la francophonie, à la veille de la Journée internationale de la francophonie samedi.
"Dans un an, nous pourrons vous faire inaugurer un château entièrement rénové", lui a assuré le président du Centre des Monuments Nationaux (CMN), Philippe Belaval.
M. Macron avait annoncé en 2018 son souhait de faire un "laboratoire" de la francophonie du château de Villers-Cotterêts, construit au XVIe siècle par François Ier qui signa là en août 1539 l'ordonnance du même nom imposant l'usage du français dans les documents officiels du royaume.
Le chantier de ce château tombé quasiment en ruine a été ralenti en 2020 par le premier confinement mais a pu accélérer en fin d'année "grâce au plan de relance" qui a ajouté quelque 100 millions d'euros, portant le coût à 185 millions, a expliqué M. Belaval.
La Cité de la langue française ouvrira progressivement avec le parcours de visite en 2022 avant l'auditorium et d'autres équipements l'année suivante.
En novembre, le coût du "chantier présidentiel" avait fait débat parmi les députés français, l'opposition jugeant le projet "disproportionné". Le gouvernement avait mis en avant "le niveau de délabrement" du site, un "scandale patrimonial".
Lors de la réunion à l'Elysée, le président français a échangé sur la préparation du Sommet de la francophonie, prévu les 20 et 21 novembre sur l'île de Djerba (Tunisie), avec une dizaine d'acteurs de la francophonie dont la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie Louise Mushikiwabo, la romancière Leïla Slimani, représentante personnelle d'Emmanuel Macron, ou encore l'académicien Erik Orsenna.
Le président a réaffirmé que la priorité devait être de faire du français "la langue de la jeunesse, de l'éducation et du commerce en Afrique", désormais centre de gravité du monde francophone.
"Nous aimerions aussi beaucoup que la France connaisse mieux la francophonie", qui "représente une richesse énorme", a souligné la Rwandaise Louise Mushikiwabo.
Le sommet de Djerba sera précédé par la tenue des Etats généraux de l'édition en langue française et du Congrès mondial des écrivains qui réunira du 24 au 26 septembre à Tunis une quarantaine d'écrivains du monde entier, deux rendez-vous organisés notamment par Leïla Slimani.
La 26ème édition de la Semaine de la langue française et de la francophonie, du 13 au 21 mars, se déroule largement en ligne, avec le lancement du "Dictionnaire des francophones", un dictionnaire participatif en ligne qui contient déjà plus de 600.000 termes et expressions.
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