Restés en marge du "Ségur de la santé", les médecins et pharmaciens des hôpitaux privés non lucratifs, rejoints par les praticiens des Ehpad associatifs, ont de nouveau réclamé lundi des hausses de salaire, qu'ils évaluent à 100 millions d'euros par an.
Trois mois après leur première alerte, les "grugés du Ségur" campent sur leurs revendications: "On demande l'égalité de traitement", a résumé Christophe Nambot, responsable du syndicat de pharmaciens hospitaliers SNGPH, lors d'une conférence de presse.
"Notre pays ne peut pas se passer des établissements privés" mais le secteur non lucratif "risque de s'effondrer" si rien n'enraye la "démotivation" et la "fuite" de ses praticiens, a-t-il ajouté.
"Dans nos hôpitaux, nous avons déjà des départs, des démissions et des difficultés de recrutement", a affirmé Sergine Heckel, vice-présidente de la CFE-CGC-Santé.
Les revalorisations demandées représentent "une enveloppe de 100 millions d'euros par an", a précisé Jean-Paul Zerbib, président du syndicat de médecins salariés UNMS (rattaché à la CFE-CGC).
Déplorant la "porte fermée" du ministre de la Santé Olivier Véran, M. Zerbib a reconnu que les praticiens du privé "hésitent à repartir sur une nouvelle journée d'action nationale", ou à employer "d'autres moyens juridiques".
Leur intersyndicale s'est étendue aux médecins coordonnateurs des Ehpad associatifs, où l'on réfléchit à une "grève du zèle" qui "forcera peut-être les pouvoirs publics à agir", a indiqué Renaud Marin La Meslée, président du SNGIE (rattaché aux généralistes de MG France).
Cette coalition agrège aussi des organisations présentes à l'hôpital public (Jeunes Médecins, SNMH-FO), qui dénoncent une nouvelle grille salariale favorable aux nouveaux embauchés mais désavantageuse pour les praticiens déjà en poste.
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