About: http://asrael.eurecom.fr/news/95dc43be-cbbb-3cc9-97d2-d5905b3eed4d     Goto   Sponge   Distinct   Permalink

An Entity of Type : rnews:Article, within Data Space : asrael.eurecom.fr associated with source document(s)

AttributesValues
rdf:type
rnews:headline
  • Bordeaux: à la fac, des "secouristes" en santé mentale auprès d'étudiants fragiles (fr)
dc:subject
rnews:articleBody
  • "Demander à quelqu'un s'il pense à mettre fin à ses jours, ça peut l'empêcher de passer à l'acte", explique une infirmière à une douzaine d'étudiants sur le campus de Bordeaux. Aussi salvateur qu'un "massage cardiaque pour une personne en arrêt cardio-respiratoire".

    A travers des jeux de rôle, dessins ou vidéos, ces jeunes en formation "Premiers secours en santé mentale" vont devenir des "maillons de la chaîne" de prévention des troubles psychiques en milieu étudiant.

    "Il ne s'agit pas d'en faire des thérapeutes mais de leur donner des notions de base", assure l'infirmière Florence Touchard au sujet de cette formation australienne dispensée dans quatre universités françaises. "Cela leur permettra de repérer des gens fragiles et de les orienter plus précocement vers des structures adaptées. Un autre objectif, c'est de changer les regards".

    Destinée à des "étudiants qui ont des missions auprès de leurs pairs" (chargés de TD, tuteurs...), cette formation trouve "tout son sens" avec la crise sanitaire, qui laisse de nombreux jeunes "isolés, précaires, vulnérables", dit l'infirmière.

    Dans la salle des thèses de la faculté de Droit, tous témoignent des difficultés de leurs congénères. Raphaël, 22 ans, tuteur en pharmacie, explique que lors d'un examen, "un étudiant n'a pas répondu à la question mais exprimé un vrai SOS, écrivant qu'il était prêt à passer à l'acte. Avec les autres tuteurs, on a été très touchés, on n'était pas armés pour ça. A l'avenir, on veut être capables de réagir".

    Anxiété, dépression ou problèmes liés à la drogue et à l'alcool... Florence Touchard et une collègue psychologue expliquent qu'en France une personne sur quatre a vécu un trouble psychique et qu'une personne se suicide toutes les heures.

    Elles apprennent aux étudiants à "ne pas juger", à "créer une sorte d'alliance" avec leur interlocuteur, à distinguer les signes des symptômes et poser les bonnes questions pour, a minima, "faire germer quelque chose".

    - "Ni flics, ni professionnels" -

    Dans le cas de la crise suicidaire, poser directement LA question "va faire baisser le niveau de tension", affirment-elles à des étudiants presque étonnés. "Dites: +Est-ce que tu me dis que tu as envie de mourir ?+ plutôt que: +Est-ce que tu penses à te faire du mal ?, trop vague".

    "J'aurais eu peur de déclencher quelque chose en utilisant ces mots", rebondit Kieran, 28 ans, doctorant en droit et chargé de TD. "Je me rappelle avoir tâtonné en répondant à des e-mails d'étudiants, j'évitais de demander directement ce qu'il essayait de me dire..."

    "L'étudiant ne va jamais vous dire: je suis mentalement malade, je suis anxieux... Il dira: je ne comprends pas ce qui m'arrive, je n'arrive pas à réfléchir", explique à l'AFP Esther Odjo, qui a, elle, déjà bénéficié de la formation.

    "Ca m'a ouvert les yeux" sur les troubles psychiques, dit cette thésarde en droit, chargée d'"accompagnement numérique et social". "Avant, je me disais que les étudiants en faisaient un peu trop. Mais j'ai compris que ce n'était pas des caprices".

    "Maintenant, j'ai appris à approcher, dialoguer. Avec des gestes, des mots. Ne pas être agressif, ne pas avoir peur, ne pas juger. +Je sais que tu souffres, je comprends+. Mettre à l'aise l'étudiant, offrir un verre d'eau, parler d'abord du quotidien, venir petit à petit sur le grand sujet."

    "On veut les rassurer, on est ni des flics ni des professionnels", souffle la jeune trentenaire, qui met ces connaissances en pratique "trois ou quatre fois par semaine, parfois plus", à l'université et même en dehors.

    A Bordeaux, il devrait y avoir 300 "secouristes" comme Esther d'ici juillet. Mais pour Sarra Leklou, en formation, tous les personnels côtoyant des étudiants devraient être sensibilisés aux troubles psychiques. "On aiderait beaucoup de gens comme ça", estime cette doctorante en droit et chargée de TD de 26 ans qui s'est retrouvée "désemparée" face à "des e-mails très lourds" de ses élèves, dont certains ont "tout abandonné".

    bpe-elm/pjl/bow

    (fr)
rnews:dateCreated
rnews:dateModified
rnews:datePublished
rnews:dateline
  • Bordeaux
rnews:genre
  • Prev
rnews:identifier
  • urn:newsml:afp.com:20210316T083015Z:TX-PAR-UHB67:1
rnews:inLanguage
  • fr
rnews:slug
  • épidémie-virus-santé-université-étudiants-psychologie-formation
schema:contentLocation
schema:contentReferenceTime
schema:keywords
  • virus
  • santé
  • université
  • éducation
  • épidémie
  • étudiants
  • psychologie
  • formation
Faceted Search & Find service v1.16.118 as of Aug 04 2024


Alternative Linked Data Documents: ODE     Content Formats:   [cxml] [csv]     RDF   [text] [turtle] [ld+json] [rdf+json] [rdf+xml]     ODATA   [atom+xml] [odata+json]     Microdata   [microdata+json] [html]    About   
This material is Open Knowledge   W3C Semantic Web Technology [RDF Data] Valid XHTML + RDFa
OpenLink Virtuoso version 07.20.3240 as of Aug 4 2024, on Linux (x86_64-pc-linux-musl), Single-Server Edition (126 GB total memory, 616 MB memory in use)
Data on this page belongs to its respective rights holders.
Virtuoso Faceted Browser Copyright © 2009-2025 OpenLink Software