La majorité conservatrice a approuvé mercredi la nomination de Themistoklis Demiris à la tête du renseignement grec (EYP) alors que tous les autres groupes parlementaires se sont opposés à ce choix sur fond du scandale des écoutes, qui ébranle le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis.
"L'ambassadeur Themistoklis Demiris a été approuvé en majorité à la tête de l'EYP, soutenu seulement par les députés de la Nouvelle-Démocratie (ND, droite au pouvoir) après son audition par la Commission spéciale des Institutions et de la Transparence du Parlement réunie à huis clos", a indiqué l'Agence de presse grecque, Ana.
Composée de 19 députés, dont dix de la ND, et neuf de quatre partis parlementaires de l'opposition, cette commission parlementaire est selon la loi compétente pour la nomination officielle du chef de l'EYP.
Themistoklis Demiris, 71 ans, ancien secrétaire général au ministère des Affaires étrangères, remplace le ancien chef de l'EYP Panagiotis Kontoleon qui avait démissionné le 5 août.
Sa démission, après celle d'un proche conseiller du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, est intervenue quelques jours après des révélations sur la surveillance par l'EYP de Nikos Androulakis, chef de l'opposition socialiste Pasok-Kinal, troisième parti parlementaire.
L'affaire a choqué le monde politique et mis sous pression Kyriakos Mitsotakis qui a reconnu "une erreur" de l'EYP dans la surveillance de Nikos Androulakis.
Mais les partis de l'opposition de gauche ont réclamé la démission du gouvernement.
"Depuis le début, le gouvernement a voulu dissimuler ce scandale", a fustigé mercredi après-midi à la télévision publique Ert Georges Katrougalos, député du Syriza et vice-président de la Commission des Institutions et de la Transparence à l'issue de la réunion sur la nomination du nouveau chef de l'EYP.
La révélation de l'affaire des écoutes illégales a porté un coup majeur au gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis juillet 2019.
L'EYP est placé sous l'égide du Premier ministre en vertu d'un amendement controversé en août 2019, une de premières réformes du gouvernement.
Jeudi, une manifestation de petits partis et groupes de gauche est prévue devant le Parlement à Athènes pour dénoncer "les écoutes de l'EYP", "une menace pour la démocratie".
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