Le syndicat CFE-CGC a déposé plainte devant le parquet de Nanterre contre l'agence de publicité McCann Paris pour "discrimination syndicale", liée à des pratiques de fichage, a indiqué à l'AFP le parquet.
Cette plainte a été déposée le 19 février devant le parquet, qui l'a transmise à la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi des Hauts-de-France (Direccte) pour "enquête".
Cette plainte vise d'autres infractions dont "harcèlement moral au travail" et "discrimination à l'égard d'un témoin ou victime de harcèlement moral".
Dans un communiqué transmis à l'AFP, Me François Levras, avocat du syndicat, a indiqué avoir déposé plainte également devant la CNIL "en raison de l'existence d'un traitement illégal de données, notamment, à caractère syndical".
De son côté, un deuxième syndicat, Info'com-CGT, a déposé plainte le 18 février notamment pour "collecte déloyale de données à caractère personnel" et "discrimination", une plainte pas encore reçu par le parquet.
Ces syndicats accusent l'agence de pub d'avoir recensé 35 salariés dans un fichier illégal.
Un fichier avait "pour fonction première d'identifier les personnes pour lesquelles un licenciement doit être envisagé au plus vite en raison de leurs états de santé, de leurs âges ou de leurs activités syndicales", expliquent la plainte du syndicat Info'com-CGT.
Dans ce fichier figurait entre autres, des informations sont inscrites sur l'affiliation syndicale, le mandat de délégué du personnel, le salaire ou l'ancienneté des employés.
"Aucun processus de pseudonymisation n'a donc été mis en place pour garantir la confidentialité et l'intégrité des services de traitement des données", souligne également la plainte.
L'agence de communication McCann Paris "déplore que des contre-vérités et des propos malveillants viennent porter atteinte à son image et celle de ses collaborateurs", assurant que la direction n'avait nulle intention de licencier les 35 personnes.
"En tant qu'employeur et dans le respect de la réglementation applicable, McCann Paris est autorisé à établir et conserver un tel document", affirme l'agence, assurant que les "commentaires d'appréciation individuelle (...) ne sont en aucune manière attribuables à l'équipe dirigeante".
La direction, qui a changé en juillet 2020, a proposé qu'une enquête en interne soit menée "pour déterminer la réalité et l'étendue des faits décrits dans le courrier anonyme".
Cette agence a été déjà mise en cause en 2019 par l'association anti-sexiste "Les Lionnes" pour avoir refusé d'agir contre des comportements sexistes et de harcèlement prêtés à l'un de ses hauts dirigeants.
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