Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini et plusieurs syndicats ont esquissé vendredi de premières pistes de réduction de la consommation énergétique dans l'administration, avant la présentation d'un plan complet attendu fin septembre.
Invité vendredi matin sur Cnews à détailler ses axes de travail en matière de sobriété énergétique, alors que le gouvernement ambitionne de réduire de 10% la consommation d'énergie d'ici 2024, M. Guerini a notamment cité "la mobilité, le bâti, l'approvisionnement en énergie, en gaz".
Une réflexion est également amorcée sur les questions de mobilité et de télétravail.
"Est-ce qu'on peut imaginer que sur une journée donnée, on puisse faire télétravailler des agents pour pouvoir fermer un bâtiment, ne pas le chauffer, l'éclairer?", s'est interrogé le ministre.
Une piste qui a suscité le courroux du syndicat Solidaires FP (6e syndicat), pour qui le ministre "propose désormais que les agent.es paient les factures à la place de l'Etat!", en les faisant travailler depuis leur domicile.
Stanislas Guerini s'exprimait près de deux mois après le lancement du groupe de travail "Etat exemplaire", qui réunit l'administration, les syndicats, des experts et des énergéticiens pour trouver des leviers de baisse de la consommation énergétique.
Dans le cadre de cette concertation, plusieurs organisations représentatives ont été reçues cette semaine et d'autres sont conviées dans les prochains jours par l'administration.
D'autres groupes de travail ont parallèlement été lancés par le gouvernement avec les représentants des entreprises, des grandes surfaces ou des collectivités territoriales, autour du même objectif de sobriété.
En ce qui concerne l'administration, un plan complet est annoncé pour la fin du mois de septembre.
Dès vendredi, le syndicat Unsa FP a mis en avant sur son site une série de propositions.
Le quatrième syndicat de la fonction publique insiste en particulier sur la nécessité d'associer les agents aux discussions, et de les former aux "grands enjeux de la transition écologique, l'écoresponsabilité, le dérèglement climatique et l'intérêt de la sobriété énergétique".
Contactée par l'AFP, la CFDT (2e syndicat) a pour sa part insisté sur l'importance d'un "discours positif".
"La sobriété, ça n'est pas du rationnement", a martelé sa secrétaire générale Mylène Jacquot, qui invite l'Etat à prévoir des moyens financiers suffisants.
Si le télétravail devait être renforcé, la représentante de la CFDT plaide pour revaloriser l'indemnité journalière, actuellement fixée à 2,5 euros, une somme définie "avant les augmentations importantes des coûts de l'énergie".
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