Quatre-vingt députés de différents groupes d'opposition ainsi que des représentants de l'intersyndicale d'EDF demandent à être reçus par Jean Castex à Matignon, pour protester contre le plan controversé de réorganisation de l'énergéticien "Hercule", a indiqué le communiste Sébastien Jumel mardi.
Ces élus et représentants syndicaux de la CGT, CFDT, FO et CFE appellent Jean Castex à les "éclairer sur ce qui se négocie en catimini sur l'avenir d'EDF", selon ce député PCF de Seine-Maritime, où se trouvent les centrales nucléaires de Penly et Paluel.
Le parlementaire a diffusé sur les réseaux sociaux une lettre cosignée par plus de 80 collègues d'opposition, de gauche comme de droite, dont Jean-Luc Mélenchon (LFI), Olivier Faure (PS), Julien Aubert (LR) ou l'ancienne ministre de l'Ecologie et députée non inscrite Delphine Batho.
Selon eux, le gouvernement n'a pas dit "publiquement ce qu'il préparait, ce qu'il négociait pour EDF, ce qu'il voulait faire de cet outil républicain, ce fleuron industriel".
Pensé par le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, le plan "Hercule" pourrait se traduire par une scission du groupe en trois entités: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats y voient un risque de "démantèlement" et appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau (par Enedis) et à sa distribution aux foyers (RTE).
Si la mobilisation s'est intensifiée ces derniers mois, cela fait plus d'un an et demi, depuis juin 2019 et sa présentation par Jean-Bernard Lévy, que les syndicats affichent leur franche opposition.
Côté Parlement, mi-décembre la cheffe des députés PS Valérie Rabault avait annoncé son intention de déposer une proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) contre le projet.
"Nous n'avons, je le répète, nullement l'intention de démanteler EDF qui restera un grand groupe public, les statuts des personnels des industries énergétiques et gazières seront préservés", avait alors assuré Jean Castex.
adc/reb/cs/LyS
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