Les députés LR ont dévoilé mardi leur contre-projet pour "éradiquer l'islamisme radical", plaidant pour une réforme constitutionnelle et des mesures fermes sur l'immigration et la radicalisation.
Le document d'une trentaine de pages propose "des solutions concrètes et opérationnelles" afin de "combattre le terrorisme" et de "lutter sans faillir contre le communautarisme islamiste qui gangrène des quartiers entiers", affirme le président des députés LR Damien Abad en préambule du texte.
Il se veut un "contre-projet" au projet de loi contre le "séparatisme" examiné à l'Assemblée, que les LR jugent "lacunaire" car "il ne traite pas de l'immigration" ni "du volet de la radicalisation" et de sa prévention dans les universités, hôpitaux et prisons.
Constatant que "les obstacles constitutionnels sont nombreux" sur le sujet, les députés LR appellent à une "réforme constitutionnelle" pour redonner "des marges de manoeuvre" aux pouvoirs publics.
Cela suppose d'inscrire dans l'article 1er que "nul individu ou groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s'exonérer de la règle commune", et de modifier l'article 4 pour affirmer que partis et groupements politiques "doivent respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie et de la laïcité".
Autres mesures: interdire le port du voile pour les mineures dans l'espace public, sanctionner plus durement les incitations à l'excision de mineures, et interdire "les signes religieux ostentatoires" pour les accompagnants de sorties scolaires.
Jugeant la question de l'immigration "centrale" sur l'insécurité et le terrorisme, les députés LR plaident pour une réforme afin de "mettre fin à toute immigration clandestine".
Expulsion des jihadistes et des fichés S, rétablissement des contrôles aléatoires aux frontières, plafonds annuels d'immigration inscrits dans la Constitution... ils veulent aussi "encadrer" le droit du sol pour rétablir la "manifestation de volonté" des enfants nés de parents étrangers en France, et allonger de 5 à 10 ans la durée obligatoire de leur présence sur le territoire.
Sur les prisons, le document propose de "créer 20.000 places" supplémentaires, d'expulser les étrangers condamnés à 3 ans ferme ou plus, et de maintenir les jihadistes dans des centres de sûreté fermés à leur libération "tant qu'ils constituent une menace pour la société".
Enfin ils demandent de créer un "délit d'entrave à la fonction d'enseignant" et de "repenser le Service national universel" pour en faire un "service à la nation obligatoire de 4 à 6 mois".
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