Une enquête préliminaire a été ouverte à Metz après le dépôt d'une plainte fin décembre pour "harcèlement moral" par cinq militaires de la base 133 de Nancy-Ochey, dont un pilote, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
L'enquête sur cette plainte, qui concerne trois hommes et deux femmes de tous les grades, a été confiée à la Section de recherche de la gendarmerie de l'air, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Metz Christian Mercuri.
Dans leurs plaintes déposées fin décembre, les victimes avaient dénoncé de multiples brimades, des reproches injustifiés, des insultes, des privations de missions, des dénigrements, de l'ostracisme, selon leur défenseur Me Frédéric Berna qui avait dénoncé "le côté institutionnalisé des pratiques de harcèlement".
Les plaignants avaient également fait part de propos inappropriés à l'adresse des femmes, notamment lorsqu'elles étaient enceintes. Il y avait également des participations forcées à des réunions au milieu de photos de femmes dénudées.
Me Berna avait aussi relevé "des bizutages appelés +bahutages+" qui ont le même objet, à savoir "humilier les gens", ou encore "des reproches quand les victimes ne participaient pas aux "beuveries organisées dans la caserne pour la cohésion du groupe". Il avait ainsi donné l'exemple d'un militaire qui s'était vu reprocher son absence à une soirée alors que ce sportif ne souhaitait pas s'y rendre.
Sur les cinq plaignants, deux ont quitté l'armée avant la fin 2020 tandis que les trois autres étaient au même moment "soit en arrêt maladie, soit placardisés", avait précisé leur avocat.
La plainte visait à faire ouvrir une enquête et à déterminer les responsabilités" mais également permettre de vérifier si certains actes sont sexistes voire relèvent d'"agressions sexuelles".
Aucun porte-parole de la base militaire de Nancy-Ochey n'a pu être joint par l'AFP.
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