Être capables de porter secours à ses grands-parents ou à toute autre personne, devenir peut-être pompier : pour les neuf "cadets de la sécurité civile" du collège Claudie Haigneré de Freyming-Merlebach (Moselle), "l'important c'est d'aider".

A 11 ans, ces collégiens, élèves de sixième, participent à une formation dans le cadre d'une convention signée en juin 2015 par les ministères de l'Intérieur et de l'Éducation nationale. Celle-ci-prévoit la découverte de l'univers de la Sécurité civile, la formation aux gestes de prévention et le développement du sens civique.

Ces classes ont connu un vif succès en Moselle, "devenue pilote", selon le colonel François Vallier, patron du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS-57). Ailleurs, il y a très peu de classes. "Une, deux, jusqu'à six dans les SDIS que nous avons contactés", précise le commandant Raymond Illy, conseiller jeunesse du SDIS-57.

En Moselle, quelque 700 élèves de 45 sixièmes participent à ce dispositif. Et le SDIS-57 s'est fixé pour objectif de proposer, à terme, cette formation aux 90 collèges du département.

"Il y a toujours eu plus de pompiers volontaires en Moselle (4213, 691 femmes et 3522 hommes en 2020, détaille un document du SDIS-57) qu'ailleurs en France (environ 193.000, selon ce document). C'est historique: ça vient du fait que partout, dans tous les villages, il y avait une équipe de foot et des pompiers", explique le commandant Illy.

La même situation se retrouve chez les jeunes sapeurs-pompiers (JSP) que les cadets, espère le SDIS, rejoindront en nombre. La Moselle compte un millier de JSP répartis dans 59 centres où ils effectuent quatre ans de préparation pour devenir sapeurs-pompiers volontaires.

Pendant leur année scolaire, les cadets, eux, auront suivi une trentaine d'heures de formation, entre pratique et théorie. Au programme: sécurité civile (organisation, mission, histoire), risques naturels, aide aux personnes, initiation à la lutte contre l'incendie ou encore valeurs de la République.

Ainsi, après l'enseignement théorique dans une salle de classe sur l'utilisation et les différentes formes d'extincteurs, les élèves sont passés à la phase pratique autour d'un feu qu'il fallait éteindre, sous le regard d'un professionnel.

Les enfants ont aussi travaillé le maniement de la lance à incendie. But du jeu: viser une balle posée sur un plot placé à quelques mètres. Avec plus ou moins de réussite et de grands éclats de rire quand le plot s'est carapaté.

Peu convaincu, par cet exercice, Rayan est venu apprendre "les positions de sécurité" et "les gestes qui sauvent". "J'ai voulu devenir cadet au cas où quelqu'un de ma famille est en danger", explique-t-il.

Dilane "apprécie beaucoup" cette formation alors que Keyrine avoue que "ça l'impressionne". "Mon papi a 70 ans, mamie a 69 ans, s'ils tombent, je veux pouvoir les aider", renchérit Maxime, l'un des rares qui ne s'imagine "pas pompier" du tout.. Son rêve, c'est "vendeur de voitures".

Yoann sait lui depuis qu'il est "tout petit" qu'il portera "l'uniforme". "Tout (lui) plait" et les cours l'ont "conforté dans (son) idée" de porter l'uniforme. Idem pour Lucas "devenu cadet pour gagner le défi lancé à Ludovic", 12 ans, son cousin et ainé d'un an: "On a parié sur le premier qui serait pompier professionnel!".

Le principal du collège Jean-Claude Mallick apprécie cette formation, d'autant que "le retour d'expérience est très positif": "Valorisation de l'estime des enfants en échec scolaire", "changement de comportements" et "fierté des parents".

Après seulement quelques mois de cours, les collégiens ont déjà retenu de nombreuses leçons. Dont celle-ci: "Il ne faut pas utiliser les alarmes incendie n'importe comment, sinon on n'y croit plus", prévient Lucas.

rz/ha/it