Le gouvernement britannique a conclu un accord avec un ancien haut fonctionnaire dont la démission avait révélé une affaire de harcèlement mettant en cause la ministre de l'Intérieur Priti Patel, issue qui permet d'éviter une procédure en justice.
Plus haut fonctionnaire au sein du "Home office", Philip Rutnam a démissionné il y a un an, après avoir accusé la ministre d'être à l'origine de fuites "vicieuses" dans la presse contre lui après qu'il eut fait part de ses inquiétudes sur son comportement.
Il avait également assuré avoir reçu des témoignages selon lesquels la ministre a notamment "crié et injurié, dénigré des gens et fait des demandes déraisonnables et répétées", accusations contestées par l'intéressée.
Estimant avoir été poussé à la démission, M. Rutnam avait également lancé des poursuites contre le gouvernement. Dix jours d'audience étaient prévus en septembre devant le tribunal chargé des litiges dans le monde du travail.
L'accord trouvé, dont les termes n'ont pas été dévoilés, "résout mon propre dossier", a indiqué M. Rutnam jeudi dans un communiqué de diffusé par le syndicat FDA. Mais le syndicat "poursuit dans des procédures distinctes les problèmes plus larges qui ont été soulevés", a-t-il ajouté.
Selon la BBC, l'ancien haut fonctionnaire a reçu 340.000 livres (près de 400.000 euros) de compensations.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a fait valoir que malgré cet accord, le gouvernement ne "reconnaît aucune responsabilité dans cette affaire".
En novembre, une enquête indépendante a conclu à des violations du code de conduite ministériel de la part de Priti Patel, avec parfois "des cris et des injures" s'apparentant à des "brimades".
Le Premier ministre Boris Johnson a soutenu sa ministre, qui est toujours en poste.
L'auteur de l'enquête, Alex Allan, conseiller indépendant du Premier ministre sur l'éthique ministérielle, avait alors démissionné.
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