Un employé du consulat de Russie à Strasbourg (est de la France) a été placé en garde à vue en février, soupçonné de recel de vélos volés, mais est reparti en Russie avant que la police ne puisse l'interroger, a-t-on appris de sources concordantes.
Le quadragénaire de nationalité russe, ne bénéficiant pas d'immunité diplomatique et résidant au consulat, a été placé en garde à vue le 14 février pour 24 heures avant d'être relâché le temps que l'enquête se poursuive, ont indiqué deux sources proches du dossier.
Début février, l'ancien premier adjoint du maire de Strasbourg Alain Fontanel, dont l'épouse est ambassadrice de la France auprès du Conseil de l'Europe, se fait voler en plein jour son vélo électrique attaché dans la rue, à proximité de la représentation française au Conseil de l'Europe, dans un quartier où sont concentrés nombre d'ambassades et de représentations diplomatiques.
Plusieurs jours après le vol, "je vois mon vélo, ainsi que deux autres de la même marque, sur une annonce du site Leboncoin, en vente à peu près à moitié prix", a expliqué à l'AFP M. Fontanel. "Je vais au commissariat pour déposer plainte".
La police répond alors à l'annonce et prend contact avec le vendeur. Un rendez-vous est fixé à une entrée annexe du consulat de Russie.
Le suspect sort du consulat, et donc de la zone diplomatique, pour apporter, avec une facture portant le tampon du consulat qui se révélera fausse, le vélo de M. Fontanel, identifié par lui-même sur place et par son numéro de série, et trois autres vélos dont les propriétaires n'ont pas encore été identifiés. Il est alors interpellé par les policiers et les vélos sont saisis.
Depuis janvier 2020, environ 300 petites annonces pour des vélos de qualité, souvent électriques, ont été passés sur le site de petites annonces Leboncoin à partir du même compte, ont ensuite découvert les enquêteurs. Cela représenterait une valeur d'environ 100.000 euros.
Toutefois, quand la police veut convoquer de nouveau le suspect pour une deuxième audition, il lui est répondu qu'il est reparti en Russie "suite à des problèmes de santé" et que son contrat avec le consulat a été suspendu.
Contacté par l'AFP, le consulat de Russie a répondu qu'il ne faisait "pas de commentaires au sujet des données personnelles".
Un mandat de recherche a été émis. Si le suspect n'est pas retrouvé après un certain temps, il pourrait être jugé par défaut.
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