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  • Engouement en Guadeloupe pour l'herbe à pic, vue comme un "remède" anti-Covid (fr)
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  • Ses promoteurs la vantent comme un remède contre le Covid et nombre d'Antillais se sont rués pour en acheter. Pourtant, l'herbe à pic, plante endémique des Antilles, est loin d'avoir fait la preuve d'une efficacité contre la maladie.

    Voilà près de 10 jours, un laboratoire de l'île, Phytobokaz, et son co-fondateur, Henry Joseph, pharmacien, ont affirmé avoir "prouvé l'efficacité d'une plante endémique sur l'immunité innée face aux virus émergents à ARN" (comme le Sars-CoV-2, à l'origine du Covid): l'herbe à pic, ou en créole "zeb à pik".

    De son nom scientifique "neurolaena lobata", la plante aux petites fleurs jaunes -déjà vantée localement par la médecine traditionnelle- est l'ingrédient d'un produit du laboratoire Phytobokaz, le Virapic, qui selon son fabricant "renforce le système de défense naturelle du corps".

    Fortes d'articles dans la presse antillaise et guyanaise, mais aussi nationale, d'exagérations et de raccourcis hâtifs sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux ("découverte mondiale", "remède" contre le Covid...), les affirmations du labo et d'Henry Joseph, docteur en pharmacognosie (étude des médicaments d'origine animale et végétale), ont entraîné une ruée sur les flacons de Virapic aux Antilles.

    Nombre de publications surfent aussi sur l'idée d'un mépris de la métropole pour cette "découverte" guadeloupéenne, ou sur la thématique en vogue de remèdes naturels et bon marché volontairement ignorés par les gouvernants, au profit de l'industrie pharmaceutique.

    Une théorie relayée par l'ex-numéro 2 du FN Florian Philippot (Les Patriotes), qui parle sur sa page Facebook de "magnifique traitement contre le coronavirus" dont il se demande si "on lui mettra des bâtons dans les roues".

    Parfois ce sont les politiques locaux qui fustigent un "mépris", comme la sénatrice guadeloupéenne Victoire Jasmin (PS), qui écrit dans un tweet que "si cette plante est méconnue en France c'est à cause d'un refus de l'Etat de valoriser notre pharmacopée, nos plantes, nos traditions, malgré les nombreux travaux réalisés".

    - De multiples étapes manquantes -

    Pourtant à ce jour, il n'y a pas de données scientifiques prouvant qu'un médicament pourrait être tiré de cette plante et qu'il serait efficace sur l'homme contre le Sars-Cov-2. Les nombreuses étapes avant d'en arriver là -en particulier des essais cliniques- n'ont pas été franchies.

    Dans le détail, Phytobokaz affirme "avoir montré qu'un extrait d'herbe à pic (...) est capable d'inhiber la voie de biosynthèse" d'une enzyme appelée dihydroorotate dehydrogénase (DHODH), voie indispensable et obligatoire pour la réplication des virus à ARN".

    Les recherches du laboratoire, en partie réalisées par le chercheur Damien Bissessar dans des locaux du CNRS, ont fait "l'objet d'un dépôt de brevet" le 10 février, fait valoir Phytobokaz.

    Pour autant, un dépôt de brevet ne présage pas de son obtention et n'est pas un gage de validité scientifique.

    Interrogé par l'AFP, le CNRS a indiqué que le chercheur a été accueilli "dans le cadre d'un contrat de prestation de service avec la société Phytobokaz". Son travail consistait à "confirmer la présence de certaines molécules contenues dans un extrait de la plante Neurolaena Lobata et évaluer l'activité de ces molécules sur plusieurs enzymes", a détaillé l'institution.

    Elle ajoute que "dans ce cadre, il n'a pas été mené de travail de recherche sur des virus ou sur des humains. Les résultats obtenus sont préliminaires et n'ont pas fait l'objet d'une publication scientifique".

    Des molécules peuvent montrer certaines propriétés (sur des virus, des enzymes...) in vitro sans que cela soit reproductible chez l'homme.

    "L'usage traditionnel de la plante dans des symptômes de fièvre / grippaux (...) n'est pas une démonstration d'activité d'une manière générale, encore moins en cas de Covid-19", a expliqué à l'AFP Pierre Champy, professeur de pharmacognosie à l'Université Paris Saclay.

    On ne peut exclure une piste, mais "dans l'état actuel de ce qui accessible, c'est très, très préliminaire", a abondé Sylvie Michel, de la Faculté de pharmacie de Paris.

    Valérie Denux, directrice générale de l'ARS Guadeloupe a rappelé que M. Joseph restait "favorable à la vaccination", alors que l'épidémie semble repartir en Guadeloupe.

    jc-asa-etr/cs/caz

    (fr)
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