Marine Le Pen, réputée proche du régime de Moscou, a jugé vendredi "compliqué" de demander la libération de l'opposant russe Alexeï Navalny mais souhaité que la Russie soit "attentive aux droits de la défense" du militant anti-corruption.
Sur la libération d'Alexeï Navalny, "on va avoir du mal à demander à la justice d'un pays étranger d'opérer la relaxe en quelque sorte de quelqu'un. C'est compliqué sur le plan international", a affirmé sur BFMTV et RMC la présidente du Rassemblement national, qui avait contracté un prêt russe pour sa campagne présidentielle de 2017 et avait été reçue par Vladimir Poutine.
"En revanche je demande à la Russie d'être attentive aux droits de la défense de M. Navalny, qui a été jugé pour avoir été à l'encontre de son contrôle judiciaire dans une affaire d'ailleurs qui l'oppose à une grande société française, Yves Rocher", a ajouté la candidate à la présidentielle, assurant que "s'il y a une violation" des droits de la défense elle était "prête à intervenir".
Mais "tout cela n'a pas grand chose à voir avec la politique", a estimé la dirigeante d'extrême droite.
Interrogée sur la répression des manifestations en faveur d'Alexeï Navalny en Russie avec plus de 10.000 arrestations, un record ces dernières années, Mme Le Pen a répondu qu'"il y en a eu aussi beaucoup" lors des manifestations de Gilets jaunes.
Ennemi juré du Kremlin, Alexeï Navalny, 44 ans, a écopé mardi de deux ans et huit mois d'emprisonnement pour avoir enfreint un contrôle judiciaire datant de 2014.
L'opposant accuse les autorités de vouloir le réduire au silence après avoir survécu, cet été, à une tentative d'empoisonnement dont il tient le président russe Vladimir Poutine pour responsable.
L'arrestation de M. Navalny, le 17 janvier, dès son retour de cinq mois de convalescence en Allemagne, a suscité des manifestations réprimées à travers le pays et plus de 10.000 arrestations.
L'opposant avait été condamné en décembre 2014 pour le détournement de 26 millions de roubles, au détriment de la filiale russe d'Yves Rocher.
Le président français Emmanuel Macron, comme d'autres dirigeants occidentaux, avait jugé mardi sa condamnation "inacceptable" et appelé à sa "libération immédiate".
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