Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit jeudi "choqué" et "profondément attristé" par la disparition d'une Londonienne alors qu'elle rentrait chez elle, qui a provoqué une forte émotion et entraîné de nombreux témoignages de femmes sur les menaces vécues au quotidien.
Sarah Everard, 33 ans, avait rendu visite à des amis à Clapham, dans le sud de Londres, et retournait chez elle à Brixton, à environ 50 minutes de marche, lorsqu'elle a disparu, vers 21h30, le 3 mars.
Fait rarissime, un policier d'une quarantaine d'années appartenant à une unité de la police de Londres chargée de protéger les représentations diplomatiques a été arrêté mardi. Des restes humains ont été retrouvés mais n'ont pu encore être identifiés.
Initialement soupçonné d'enlèvement, ce policier est désormais accusé de meurtre, et sa garde à vue a été prolongée, a indiqué la police dans un communiqué jeudi soir.
"Je suis choqué et profondément attristé par les développements de l'enquête sur Sarah Everard", a déclaré dans un tweet Boris Johnson. "Nous devons travailler rapidement pour trouver toutes les réponses à cet horrible crime".
Le policier accusé de meurtre a dû recevoir des soins à l'hôpital pour une blessure subie alors qu'il se trouvait seul dans sa cellule, a indiqué la police.
Il est également soupçonné de faits distincts d'exhibition sexuelle. Saisie, la police des polices (IOPC) a indiqué jeudi qu'elle examinerait si les forces de l'ordre avaient traité de manière "appropriée" ces faits, qui auraient eu lieu le 28 février, quelques jours avant la disparition de Sarah, dans un fast-food londonien.
Egalement arrêtée, une femme d'une trentaine d'années soupçonnée de complicité a été remise en liberté sous condition, selon la police.
A la suite de la disparition, un important dispositif de recherches a été déployé. Des restes humains ont été trouvés près de la ville d'Ashford, au sud-est de Londres, avait révélé mercredi soir la cheffe de Scotland Yard, Cressida Dick.
Mais la police n'est pour l'instant "pas en mesure de (les) identifier", a-t-elle indiqué, ajoutant que "cela pourrait prendre un temps considérable".
Dans le communiqué de la police, la famille de Sarah a décrit une jeune femme "forte", "enjouée et belle", "gentille et attentionnée", et appelé le public à fournir toute information susceptible d'aider l'enquête.
La disparition de Sarah et les recherches qui ont suivi ont choqué et ému de nombreuses femmes s'identifiant à la trentenaire.
"Beaucoup de femmes ont partagé leurs histoires et leurs inquiétudes en ligne depuis la disparition de Sarah. Elles sont si puissantes parce que toutes les femmes peuvent s'y retrouver", a déclaré sur Twitter la ministre de l'Intérieur Priti Patel.
"Chaque femme devrait se sentir en sécurité lorsqu'elle arpente nos rues, sans craindre d'être agressée ou violentée", a-t-elle ajouté.
Selon un sondage YouGov pour UN Women UK, 80% des femmes de tous âges rapportent avoir été victimes de harcèlement dans des lieux publics, 97% des femmes âgées de 18 à 24 indiquant avoir été victime de harcèlement sexuel.
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