"On ne m'appellera plus papa": le père d'un mécanicien de 35 ans assassiné en 2016 près d'Ajaccio, a témoigné de sa douleur devant les assises de Corse-du-Sud où sont jugés cinq accusés qui nient les faits.
Âgé de 35 ans, Jean-Michel German, présenté comme "sans histoire et ayant tourné le dos à son passé de toxicomane", a été atteint le 7 septembre 2016 vers 08H00 de plusieurs projectiles de fusil de chasse et de revolver devant la résidence de sa compagne à Alata, un village voisin d'Ajaccio.
Jean-Louis German, 65 ans, retraité de l'ancienne compagnie d'électricité EDF a relaté à la barre, en retenant ses larmes, comment, en apprenant la mort de son fils de la bouche d'un gendarme, "le monde s'écroule".
"C'était un bon gosse, un gamin adorable, il aimait la vie, il faisait du jet(-ski), du motocross", "on faisait beaucoup de mécanique ensemble". "Il disait, il me faut du bruit et des odeurs d'essence pour que ça me plaise".
La voix tremblante, il lâche: "On ne m'appellera plus jamais papa, on ne m'appellera pas non plus papy ou babbu" (grand-père) et "quand je mourrai, mon nom disparaitra avec moi parce que je n'ai plus de descendance".
Interrogé sur les anciens problèmes d'addiction de son fils, il a indiqué qu'il ne parlait pas de ça avec lui. "Je crois qu'il s'en était sorti, il allait bien". Sur les difficultés financières, M. German avait conscience, parfois, "de fins de mois difficiles".
Son fils avait-il peur? Se sentait-il menacé? "Non, pas du tout", tranche-t-il, confiant avoir "entière confiance en la justice" et espérer "que justice soit faite".
La compagne de Jean-Michel German, depuis sept ans au moment de l'assassinat, est ensuite arrivée en pleurs à la barre: "Je suis brisée depuis ce jour-là. Ca a été un gros choc émotionnel, je n'arrive pas à me remettre psychologiquement. Je suis très choquée de ces images, de cette flaque de sang", a-t-elle difficilement confié.
Quelles sont vos attentes? "D'avoir des réponses, pourquoi on l'a tué, pourquoi on me l'a pris".
Les réquisitions sont attendues lundi et le verdict mercredi.
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EDF - ELECTRICITE DE FRANCE