La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'est jointe jeudi à l'appel à créer un mécanisme indépendant et international pour faire la lumière sur le sort des personnes disparues durant le conflit en Syrie.
L'ancienne présidente du Chili, qui s'exprimait à l'occasion du dixième anniversaire du conflit, a souligné le problème pressant des personnes disparues "qui était déjà préoccupante avant 2011" et le début de la guerre civile.
Ce mécanisme indépendant ,doté d'un mandat international, serait chargé de faire la lumière sur le sort des personnes disparues et le lieu où elles se trouvent, d'identifier les restes humains et d'apporter un soutien à leurs familles.
Le Haut commissariat, qui n'a pas accès au terrain, estime que le nombre de disparus "pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliers", que ce soit par la main des forces gouvernementales dans toute la Syrie mais aussi des groupes armés non-étatiques.
Mme Bachelet note que la très grande majorité des victimes sont des hommes ce qui fait reposer le poids d'assurer la survie au quotidien sur les femmes.
Elles s'exposent elles-mêmes à des représailles lorsqu'elles essaient de recueillir des informations sur les disparus auprès des autorités.
"Certains individus prennent également ces familles pour cible en proposant de fournir des informations sur leurs proches ou d'obtenir leur libération contre de l'argent", note la Haute commissaire.
"La disparition forcée est une infraction continue qui a des effets dévastateurs sur l'individu dont on ignore le sort ainsi que sur les membres de sa famille, provoquant chez eux un long traumatisme et réduisant considérablement l'exercice de leurs droits de l'homme", a-t-elle ajouté.
"A l'heure où nous franchissons cette étape tragique, j'invite également toutes les parties au conflit, de même que les Etats qui ont une influence sur elles, à mettre fin aux détentions arbitraires et aux disparitions forcées, et à veiller à ce que les personnes détenues arbitrairement soient immédiatement libérées", a-t-elle souligné.
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