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  • A Nîmes, des quartiers pauvres otages d'une guerre meurtrière entre trafiquants (fr)
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  • "On compte les morts, on vit la peur au ventre": depuis plusieurs mois, les habitants de trois quartiers pauvres de Nîmes sont confrontés à une escalade des règlements de compte à l'arme de guerre en lien avec un narcobanditisme que les autorités peinent à enrayer.

    Il y a un an, le 21 février 2020, des voix s'étaient élevées à Pissevin, une des zones les plus pauvres de France, pour lancer "un appel au secours" après une fusillade ayant fait trois blessés.

    Depuis, la liste des morts s'est allongée dans la ville de 150.000 habitants, plus particulièrement dans ce grand quartier de l'ouest et dans deux plus petits à l'est, Chemin Bas d'Avignon et Mas de Mingue.

    Au début, les fusillades "n'ont pas fait de victime, puis des blessés de plus en plus graves, et on avait tous le sentiment qu'à un moment ou un autre, on aurait des morts", se rappelle pour l'AFP le procureur de la République Eric Maurel. Selon le magistrat, une quinzaine de règlements de compte ont fait huit morts en 2020 à Nîmes, et déjà trois en 2021, dont un adolescent de 17 ans.

    "Ces assassinats sont en lien direct avec le narcobanditisme et sont des règlements de compte dans le cadre soit de guerres de territoire, soit de conflits commerciaux", ajoute Eric Maurel, évoquant "des "actions impulsives" et d'autres "très organisées".

    - "On survit" -

    Les trois quartiers constitués de barres et tours, parfois très dégradées, ont été crées dans les années 1960 pour loger des populations issues de l'exode rural, des rapatriés d'Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés. Ils partagent des indicateurs socio-économiques alarmants sur lequel le narcobanditisme prospère: jusqu'à 70% de pauvreté et un chômage massif.

    "On ne vit pas ici, on survit dans la misère et le bruit des armes de guerre", murmure Sakina, 37 ans, en sortant d'un immeuble délabré du Chemin Bas d'Avignon. "On a peur que nos enfants prennent une balle perdue, mais ici nous ne faisons pas la loi", renchérit sa voisine Naïma, 33 ans, en désignant du menton de jeunes guetteurs.

    Le tissu associatif actif du quartier a permis à certains habitants "d'exprimer leur sentiment d'insécurité", souligne Michel Couvreur, directeur adjoint de l'association Samuel Vincent qui gère plusieurs structures d'accueil parents-enfants.

    "Les conditions de sécurité élémentaires que l'on peut attendre d'un état de droit ne sont plus assurées" pour les familles et les enseignants, avaient dénoncé le 4 janvier dernier dans une lettre à Emmanuel Macron les directeurs des neuf écoles de Chemin Bas. L'école Bruguier, dont les grilles ont été rehaussées, avait dû être déménagée en juin après une fusillade mortelle à proximité et a été plusieurs fois victime d'intrusions d'hommes armés.

    "On est en présence d'individus parfois très jeunes qui ont accès à des armes de guerre", notamment des fusils d'assaut de type Kalachnikov AK-47 ou M-16, souligne Eric Maurel, évoquant des découvertes récentes de "stocks d'armes" dans le Gard.

    - Parallèle marseillais -

    Cette évolution nîmoise n'est pas sans rappeler le cas marseillais, reconnaît Eric Arella, directeur de la police judiciaire pour la zone sud. Pêle-mêle, il pointe les parallèles: "Utilisation d'armes de guerre pour commettre des actes d'intimidation (...), mode d'organisation très structuré des points de deal (...), structure des réseaux qui s'opposent, mode d'action consistant à la fois dans une volonté de tuer les leaders adverses mais aussi de tuer aveuglément les petites mains".

    Selon le policier, le trafic de drogue à Nîmes est "en lien avec l'Espagne et le Maroc, mais aussi avec Marseille".

    Pour le procureur Eric Maurel, Nîmes est devenue quasiment "une centrale d'achat de la drogue": chaque semaine, environ 700 kg de résine de cannabis venant majoritairement du Maghreb et des dizaines de kilos de cocaïne venus d'Amérique du Sud via l'Espagne y transitent pour être revendus notamment le long du couloir rhôdanien.

    Face à cette situation, le maire LR de la ville, Jean-Pierre Fournier, n'a de cesse de réclamer plus de policiers nationaux. Treize supplémentaires lui ont été promis pour 2021 mais "il en faudrait au moins une cinquantaine si on veut être efficace", assure-t-il.

    Evoquant un bilan "inquiétant", le préfet Didier Lauga met en avant sur le court terme les renforts de CRS et gendarmes mobiles qu'il a obtenus. A moyen et long terme, "il faut avancer plus vite sur la politique de rénovation urbaine", estime-t-il, rappelant qu'une enveloppe de plus de 400 millions d'euros était prévue pour les trois quartiers.

    il/mdm/bat

    (fr)
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