Les poids-lourds du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème jusqu'à son arrivée au pouvoir) ont exhorté jeudi leurs militants à voter en faveur du soutien à un gouvernement d'unité nationale dirigé par Mario Draghi.
Ce vote en ligne, réservé à environ 120.000 militants, est le dernier obstacle à la naissance du gouvernement de l'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), qui pourrait être annoncée dès vendredi.
La consultation sur internet, qui a débuté à 09H00 GMT et s'achèvera à 17H00 GMT, permettra de décider si le M5S, qui a le plus grand nombre d'élus au parlement, soutiendra ou non le futur gouvernement.
Un choix difficile pour le M5S, né comme un mouvement d'opposition aux élites, dont l'ex-président de la BCE et gouverneur de la banque centrale italienne est issu.
Lors de consultations politiques, les dirigeants 5 Etoiles ont toutefois reçu des gages de M. Draghi, notamment en matière de politique environnementale, un des chevaux de bataille du mouvement.
"JE VOTE OUI, car il n'y a pas de majorité sans nous. JE VOTE OUI, parce que nous devons défendre ce que nous avons construit pour l'Italie", a exhorté le ministre des Affaires étrangères sortant Luigi Di Maio, l'un des caciques du mouvement, sur sa page Facebook.
Le président de la chambre basse du Parlement, Roberto Fico, une autre figure de proue du M5S, a lui aussi déclaré qu'il voterait en faveur d'un gouvernement Draghi, de même que le fondateur du mouvement, Beppe Grillo.
Mario Draghi pourrait probablement former un gouvernement sans le M5S, étant donné que quasiment tous les autres partis, du Parti démocrate (centre-gauche) à la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini en passant par le parti Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi, se sont engagés à la soutenir.
Toutefois, "un soutien du M5S, premier parti au sein du parlement, est important pour lui afin qu'il puisse débuter avec la plus large majorité parlementaire possible et être moins dépendant de" Matteo Salvini et de ses troupes, selon Federico Santi, un analyste du groupe de réflexion Eurasia Group.
Selon les observateurs, Draghi pourrait dévoiler son gouvernement et prêter serment d'ici la fin de la semaine, puis demander la confiance au parlement lors d'un vote lundi ou mardi.
En tête de ses priorités figurent notamment l'accélération de la campagne vaccinale et la mise en musique de plan de relance financé par les quelques 200 milliards d'euros octroyés à Rome dans le cadre du plan décidé en juillet par l'Union européenne. L'Italie, plongée dans sa pire récession depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, doit présenter son plan à Bruxelles d'ici fin avril.
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