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  • "Années de plomb": neuf Italiens rejettent en bloc l'extradition vers l'Italie (fr)
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  • Loin de leur jeunesse militante d'extrême-gauche, neuf retraités italiens ont comparu mercredi devant la cour d'appel de Paris, première étape publique d'une longue bataille pour éviter l'extradition vers l'Italie qui les réclame pour des crimes terroristes commis durant les "années de plomb".

    Âgés de 63 à 77 ans, ces anciens activistes, qui ont refait leur vie en France depuis plus de trente ans, ont défilé à tour de rôle devant les magistrats de la chambre des extraditions, manifestant "étonnement", "incompréhension" ou "sentiment d'injustice", une semaine après le revirement historique de l'Elysée qui a favorisé la mise à exécution des demandes d'extradition renouvelées par l'Italie.

    Un dixième, Maurizio Di Marzio, visé par un mandat d'arrêt qui expire mi-mai, est en fuite.

    Libres sous contrôle judiciaire depuis le 29 avril, les neuf autres, dont quatre ex-membres des Brigades rouges, ont comparu environ un quart d'heure chacun, premier round d'un combat prévu pour durer des mois, voire des années.

    Presque invariablement, les magistrats interrogent: "consentez-vous à votre remise à la République italienne ?"

    "Absolument pas", répond Sergio Tornaghi, 63 ans, condamné à perpétuité pour son rôle dans le meurtre d'un industriel à Milan en novembre 1980.

    Besoin d'un interprète ? "Depuis quarante ans je pense parler un français correct", balaye d'un solide accent l'ex-brigadiste.

    "Avez-vous des observations ?", concluent ensuite les juges, avant de fixer pour chacun la date du premier débat au fond, en juin.

    "Les accusations contre moi sont infondées", répond sobrement M. Tornaghi.

    Puis vient Raffaele Ventura, 71 ans. Veste sombre, chemise claire, courts cheveux grisonnants, il se dit victime d'une erreur judiciaire sur le meurtre d'un policier en mai 1977 à Milan. Naturalisé français en 1986, il a renoncé à sa nationalité italienne, son fils est né en France.

    "J'ai adopté les principes de la République, je m'en remets à votre décision", conclut-il.

    Giorgio Pietrostefani, le doyen de 77 ans, masque sur le nez, n'est lui pas disponible à la prochaine date: greffé du foie, il doit être hospitalisé. "Comme tous les trois mois", indique-t-il avant de repartir d'un pas traînant.

    - "Mourir en prison" -

    Derrière leur allure modeste de grand-père taiseux, difficile de distinguer le jeune militant condamné pour son implication, que plusieurs contestent, dans des assassinats politiques qui ont terrifié l'Italie de la fin des années 60 au début des années 80.

    Tous estiment relever de l'engagement pris en 1985 par le président François Mitterrand de ne pas extrader les militants ayant rompu avec leur passé. Pour les autorités françaises, les auteurs de crimes de sang sont toutefois exclus de cette "doctrine Mitterrand".

    "Je voudrais exprimer ma gratitude pour cet accueil en France, pour toutes les personnes qui ont porté cette histoire", lance Roberta Capelli.

    Pour cette éducatrice spécialisée de 66 ans, condamnée à perpétuité pour son implication dans le meurtre d'un général et d'un policier en 79-80, "il ne s'agissait pas de la complaisance envers notre histoire, mais d'imaginer une autre trajectoire possible que le tout pénal".

    A son tour, Marina Petrella, est plus éloquente que les messieurs.

    "Ces trente années de refuge en France ont été des années de douleur (...) une forme d'expiation perpétuelle, sans remise de peine, sans grâce et qui m'accompagnera jusqu'à la mort", déclare celle qui affirme avoir été condamné à perpétuité car elle a "assumé la responsabilité collective des crimes" de son organisation politique.

    Son extradition, signée par le gouvernement en 2008, avait été suspendue in extremis par le président Nicolas Sarkozy pour motif de santé.

    "Toutes ces souffrances néanmoins ont pu donner place à la reconstruction de la vie", poursuit d'une voix claire cette assistante sociale de 66 ans aux cheveux blancs, vêtue d'un élégant manteau de laine bleu.

    "J'aimerais que ces souffrances soient prises en compte dans votre décision, car après trente ans d'accueil en France, à l'âge de presque 70 ans, on ne rentre pas en Italie pour purger une peine de perpétuité, on rentre pour mourir en prison".

    bl/pa/cbn

    (fr)
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