La CFDT, qui souhaite l'amélioration des conditions de travail au sein du groupe Carrefour, a annoncé lundi qu'elle appelait "l'ensemble des salariés des hypermarchés, supermarchés et entrepôts à cesser le travail le week-end de Pâques".
"Malgré l'annonce de résultats 2020 exceptionnels, la poursuite de ses investissements à l'étranger et la revalorisation de sa politique actionnariale, la direction de Carrefour ne cesse de remettre en cause le statut social et les conditions de travail de ses salariés", déplore dans un communiqué le 2e syndicat (25%) du groupe.
Les négociations annuelles obligatoires de revalorisations des salaires, que la direction du géant de la distribution avait rouvertes il y a quelques semaines, se sont conclues dernièrement sur un constat d'échec, le groupe ne proposant pas mieux qu'entre 0,9% et 1% d'augmentation, selon Sylvain Macé, délégué syndical groupe France (CFDT).
Selon lui, le climat social dans l'entreprise est tellement tendu actuellement que le mouvement "devrait être suivi". Localement, FO (40%) ou la CGT (20%) pourraient se joindre à la CFDT.
Celle-ci souhaite notamment "l'arrêt du passage des magasins en location gérance en 2021", "le retour à des conditions de travail décentes" ou encore "la revalorisation des grilles de salaires et le versement de la prime Macron".
L'organisation dénonce la mise en place il y a trois ans d'un "plan brutal et insoutenable" qui a conduit à la suppression de 12.000 postes en France.
Approché début janvier par le Canadien Couche-Tard pour une fusion qui n'a pu aboutir pour cause de veto du gouvernement français, Carrefour, valorisé plus de 16 milliards d'euros hors dette, a indiqué mi-février que ses ventes avaient progressé de 7,8% en 2020.
Selon le groupe, qui a annoncé le retour du versement d'un dividende en numéraire, il s'agit de ses meilleurs résultats "depuis au moins 20 ans".
"Les salariés de Carrefour sont fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire. Ils méritent une rémunération à la hauteur, des conditions de travail décentes et de ne pas être jetés en pâture à des repreneurs", poursuit la CFDT.
Mi-mars, le gouvernement a annoncé le versement d'une "prime Macron" défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d'un montant maximum de 1.000 euros pour les bas salaires, notamment les travailleurs "de la 2e ligne" dans la grande distribution, particulièrement exposés pendant la pandémie.
cd/cel/rhl
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