Alstom a choisi d'aller à l'affrontement avec la RATP, la SNCF et Ile-de-France Mobilités en annonçant jeudi qu'il retirait l'offre de Bombardier Transport (BT), pourtant retenue au sein d'un groupement avec l'Espagnol CAF pour fournir les nouvelles rames de la ligne B du RER.
"Les conditions technico-financières de l'offre du consortium BT-CAF ne correspondent pas aux prix de marché et ne permettent pas d'exécuter ce contrat sans risques importants pour le financeur, l'exploitant, les voyageurs et pour notre entreprise", a expliqué dans un communiqué le constructeur ferroviaire, qui a repris Bombardier Transport le 29 janvier.
"Plusieurs audits, internes et externes, des offres Alstom et Bombardier-CAF, ont été menés depuis le 30 janvier, et à ce stade Alstom a déjà identifié plusieurs non-conformités disqualifiantes qui auraient dû conduire la RATP (responsable de l'appel d'offres, NDLR) à rejeter l'offre de Bombardier CAF", a ajouté le groupe.
Alstom, dont les propositions de médiation ont été rejetées, dit par conséquent "n'[avoir] eu d'autre choix" que d'annoncer le retrait de l'offre de Bombardier Transport.
"La correction de ces non-conformités aurait non seulement un impact technique significatif, mais aussi financier sur une offre déjà extrêmement tendue financièrement", a-t-il précisé, restant néanmoins "ouvert à la discussion".
Le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge avait évoqué mercredi la perspective de perdre "beaucoup d'argent" sur ce contrat, jugé mal ficelé.
Bombardier Transport -alors encore indépendant- et CAF avaient été retenus en décembre face à l'offre d'Alstom pour fournir 146 rames de RER, pour 2,56 milliards d'euros, la livraison des premières rames étant prévues fin 2025.
Alstom a multiplié les recours, parvenant à retarder la signature jusqu'à sa prise de contrôle des activités ferroviaires du groupe canadien Bombardier.
Pour la RATP, la SNCF et Ile-de-France Mobilités, le constructeur est tenu d'honorer le contrat, signature ou pas, dès lors qu'il a fait une offre ferme et qu'il a été retenu.
"Il ne faut pas oublier que dans la commande publique, quand vous avez fait une offre, qu'elle est ferme et qu'elle est acceptée, on ne peut pas négocier", avait souligné mardi la PDG de la RATP, Catherine Guillouard.
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