Les partisans d'une "vraie loi climat" en France ont salué dimanche une "forte mobilisation" à travers le pays pour réclamer que le projet du gouvernement aille beaucoup plus loin, à la veille de son examen par les députés.
Selon les organisateurs, quelque 110.000 personnes ont manifesté dans de nombreuses villes, dont 55.000 à Paris (12.000 selon la police) et 10.000 à Lyon (4.000 selon la police), le chiffre national n'était pas immédiatement connu.
L'appel à manifester a été rejoint par des dizaines d'ONG, syndicats et partis politiques pour dénoncer le "manque d'ambition" du projet de loi "climat et résilience", présenté comme l'un des textes phares de la présidence d'Emmanuel Macron.
Ce texte vise à rendre "crédible" l'objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).
Cet exercice démocratique inédit, convoqué par Emmanuel Macron dans la foulée de la crise du mouvement de contestation social des Gilets jaunes, a vu 150 citoyens tirés au sort et formés par les meilleurs experts du climat pour proposer des mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France "dans un esprit de justice sociale".
Mais pour les militants écologistes, il ne reste pas grand chose des 149 propositions de la convention une fois passées à la moulinette du gouvernement, accusé d'avoir cédé aux lobbies économiques, loin de la promesse d'Emmanuel Macron aux "citoyens" de transmettre leurs mesures "sans filtre".
A Paris, un foule nombreuse a défilé derrière une banderole "Pour une vraie loi climat: Stop au blabla" dans un cortège festif, animé par des musiciens. Les manifestants rivalisaient de pancartes dénonçant l'attitude du président de la République. "Macron, ta loi en carton, c'est la poubelle jaune" se taillait un franc succès, comme les variations sur "Sans filtre, tu nous enfumes".
De nombreux manifestants appelaient aussi les parlementaires à améliorer le projet de loi, sur lequel quelque 7.000 amendements ont été déposés. Tout comme, paradoxalement, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui a perdu un certain nombre d'arbitrages lors de la préparation du texte.
"Je continue à me battre pour avoir les mesures les plus ambitieuses possibles," a-t-elle déclaré sur sur la radio publique France Inter, disant "espérer" que les parlementaires pourraient encore voter certaines "avancées".
Les organisateurs appellent déjà à défiler le 9 mai "si la loi est votée en l'état".
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