Le nombre des règlements de comptes a explosé dans le sud de la France en 2020, avec une hausse de 65%, malgré une tendance à la stabilité à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône, a déclaré vendredi le directeur zonal de la police judiciaire.
Les forces de l'ordre ont enregistré en 2020 "une hausse nationale des règlements de comptes" qui est "particulièrement nette (+65% d'augmentation) sur la zone de défense sud qui va de Toulouse (Haute-Garonne) à Bonifacio (Corse-du-Sud)", a précisé Eric Arella lors d'une conférence de presse aux côtés notamment de Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône.
Dans ce département a contrario, "le niveau de règlements de compte s'est maintenu, avec 12 personnes tuées en 2020 contre 11 en 2019. A Marseille, 9 faits et 8 morts" ont été comptabilisés, a indiqué Mme Camilleri.
"Ce chiffre, quasiment stable sur les dernières années, est moitié moins important qu'il ne l'était au début de la décennie", a souligné la représentante de l'Etat, se félicitant d'une "dynamique orientée vers une forte baisse".
"Ceci est à mettre à l'actif d'une meilleure connaissance des réseaux, ce qui permet aussi de développer une stratégie d'anticipation qui permet d'interpeller des personnes qui s'apprêtent à commettre des assassinats, a-t-elle expliqué.
"Cette tendance à la baisse s'affirme depuis quatre ans", a abondé Éric Arella. "Dans la première moitié des années 2010, il y avait grosso modo une moyenne de 2 règlements de comptes par mois. Depuis 2017, on est clairement sur une moyenne d'un par mois. Le constat est moins inquiétant", s'est-il félicité.
Pour le patron de la PJ, cette baisse dans les Bouches-du-Rhône est à mettre à l'actif "d'une mobilisation de tous les services dont la police judiciaire qui est saisie de ces dossiers".
"L'an dernier, trois dossiers ont été élucidés et quatre règlements de comptes ont été déjoués", a-t-il révélé en vantant le principe des échanges inter-services mis en place localement, notamment entre police et gendarmerie et dans les affaires de stupéfiants, dans le cadre d'un "pilotage opérationnel renforcé", qui "contribue à une meilleure connaissance de ces équipes qui s'entretuent".
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