Les têtes de listes écologistes pour les régionales ont défendu mercredi leurs projets de "virage agroécologique" ou de "sécurité sociale alimentaire", face à "l'inaction irresponsable" du gouvernement en matière de lutte contre le dérèglement climatique, en plein débat sur le projet de loi climat à l'Assemblée.
Devant "le risque avéré de dérèglement climatique et de l'effondrement de la biodiversité", "l'écologie est le seul projet d'avenir", a affirmé Julien Bayou, numéro un de la liste écologiste en Ile-de-France, à l'occasion d'une vidéoconférence de présentation des candidats.
Le secrétaire national d'EELV a également insisté sur "l'attente phénoménale" dans le public en matière d'"écologie politique". Les écologistes ont regretté que certaines propositions clef de la Convention citoyenne pour le Climat (CCC) n'aient pas été retenues dans le projet de loi "climat et résilience".
Au gouvernement, "ils parlent, nous agissons. Emmanuel Macron est comme le capitaine du Titanic, encore que celui-ci avait l'excuse d'ignorer qu'il y avait un iceberg", a-t-il affirmé. Selon lui, "la transformation écologique dans la justice sociale" peut générer "deux millions d'emplois, dans la rénovation thermique, les transports, l'agriculture biologique...".
Dans les Hauts-de-France, seule région où la gauche presque unanime s'est rassemblée, Karima Delli défend un projet de "région nourricière", avec l'ambition de convertir "50% des exploitations" à "l'agroécologie d'ici 2040", et de "développer les circuits courts et la consommation de produits locaux".
En Bretagne, Claire Desmares-Poirier défend elle aussi le "virage agro-alimentaire" de sa région, afin d'assurer "la sécurité sociale alimentaire" de ses habitants. Idem pour Fabienne Grebert, en Auvergne-Rhône-Alpes, qui veut "produire une alimentation saine, locale". Mme Grebert prévoit un plan de "1,5 milliard d'euros" pour le ferroviaire et "3,2 milliards" pour rendre les entreprises plus sobres en carbone.
Leur collègue de la région Centre-Val de Loire, Charles Fournier, veut un "revenu de transition écologique" et Stéphanie Modde (Bourgogne Franche-Comté) reprendre une idée de la CCC concernant "la fin des emballages uniques en plastique".
Dans les Pays de la Loire, les résultats de l'élection vont être "très serrés, ça va se jouer à un point", a affirmé Matthieu Orphelin, qui plaide pour des "investissements massifs pour aller vers le "zéro chômeur".
En Provence Alpes-Côtes d'Azur, la liste des écologistes est conduite par Jean-Laurent Felizia, à La Réunion par Jean-Pierre Marchau, en Nouvelle Aquitaine par Nicolas Thierry. Les autres numéros un sont Antoine Maurice (Occitanie), Eliane Romani (Grand Est), Laetitia Sanchez (Normandie).
"Plus nous réussirons aux régionales, plus nous serons forts pour porter un projet en 2022", estiment les Verts, en distinguant toutefois entre ces différentes élections. "On ne transige pas sur les questions locales", a affirmé Sandra Régol, numéro deux d'EELV.
"Il ne faut pas se tromper d'étape", a insisté M. Bayou, qui était interrogé sur l'appel lancé par Yannick Jadot aux leaders de la gauche dans la perspective de 2022. "Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'échanges entre nous. Au contraire, il y en a beaucoup".
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