L'ex-patron contesté de Remade Matthieu Millet vient de racheter 30% de cette société de smartphones reconditionnés basée à Poilley (Manche), a-t-on appris vendredi auprès de la direction.
"J'ai vendu 30% de la société à Matthieu Millet. Nous aurions été contraints à la banqueroute si Matthieu n'avait pas investi", a expliqué dans un mail à l'AFP Suresh Radhakrishnan le PDG de Remade qui l'a racheté en janvier 2020.
A l'époque, la justice avait choisi son offre, qui a impliqué la suppression de 211 postes sur 328, en estimant que le Britannique disposait d'indispensables "ouvertures à l'export". Remade emploie aujourd'hui 116 personnes.
Selon un salarié élu au Comité social et économique (CSE), Remade allait être placé en cessation de paiement le 2 février 2021 par le tribunal de commerce, avant que M. Millet n'investisse.
Dans un communiqué le CSE de Remade a dénoncé un "véritable crachat à la figure à l'ensemble des salariés actuellement présents ainsi que tous ceux ayant perdu leur emploi il y a près d'un an".
M. Millet a été par le passé interdit de gérer plusieurs autres entreprises.
Ce quadragénaire avait lui aussi fait une offre sur Remade début 2020. Mais le contrôleur des AGS (régime de garantie des salaires), l'avait "qualifiée de dangereuse et irrationnelle" devant le tribunal de commerce.
Fondateur de Remade en 2014, "Matthieu a une connaissance profonde du secteur et de Remade. A bien des égards, il a lancé cette industrie en France", estime en revanche M. Radhakrishnan dans son courriel.
Remade, qui a employé jusqu'à 680 personnes en 2019, a des projets de "croissance agressive", ajoute le PDG.
"Nous nous sommes assurés le soutien de plusieurs clients importants en France et en Grande-Bretagne", ajoute-t-il.
Remade fait par ailleurs l'objet depuis 2019 d'une enquête pour faux bilan et fausses factures à une période où Matthieu Millet faisait encore partie de l'entreprise.
Interrogé par l'AFP, le parquet de Rennes a indiqué que les investigations étaient toujours en cours. "Les faits se révèlent particulièrement complexes", a précisé par courriel le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc.
"Ce dossier fait l'objet d'un suivi attentif de la part du parquet de la JIRS", la juridiction interrégionale spécialisée, "au regard de la nature des faits et du retentissement économique et social pour la région", a-t-il ajouté.
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