Le conseil métropolitain de Rouen présidé par un PS allié à EELV a voté lundi soir en faveur de son retrait du projet de contournement autoroutier de la ville par l'est, en raison de l'urgence climatique.
Le retrait a été voté à 76 voix pour, 43 contre et 4 abstentions lors de ce conseil retransmis sur Facebook.
Après cinq heures de débat, la Métropole est ainsi revenu sur son engagement en 2016 de financer à hauteur de 66 millions d'euros ce projet de construction de 41,5 km d'autoroute devant relier l'A13 et l'A28, et évalué en 2015 à 886 millions d'euros hors taxes.
La collectivité était alors également dominée par le PS allié aux écologistes mais elle a depuis changé de président: le PS Nicolas Mayer-Rossignol s'est prononcé contre ce projet durant la campagne de 2020 après avoir été pour lorsqu'il présidait l'ex région Haute Normandie.
"Oui, j'avais sous-estimé l'état de la planète, les conséquences dramatiques du réchauffement", a déclaré lundi soir M. Mayer-Rossignol qualifié de "fossoyeur du contournement" par le conseiller d'opposition Jean-Marc Vennin maire d'une commune Le Mesnil-Esnard, traversée par "mille poids-lourds par jour".
L'intérêt financier du projet est "annulé" par le coût croissant des émissions de CO2, a ajouté le président de la Métropole.
Le tronçon produirait "50.000 tonnes de CO2 par an, c'est ça le désastre", a argumenté Jean-Michel Bérégovoy vice-président EELV de la Métropole.
Plusieurs élus PS ont pris la parole pour justifier leur revirement.
"Il s'est passé des choses extrêmement importantes" comme "l'amplification, à l'initiative de Greta Thunberg, de la prise de conscience climatique", a dit le vice-président PS chargé des finances Nicolas Rouly.
Mais le PS David Lamiray a annoncé continuer à être "pour le contournement".
A droite, le LR Julien Demazure a voté contre cette délibération au nom d'une "ville centre constamment embouteillée".
Un accord de 2017 prévoyait un financement à hauteur de 245 millions d'euros par l'Etat, 157 millions par la Région, 66 millions par la Métropole et 22 millions par le département de la Seine-maritime. L'apport du futur concessionnaire devait être de 396 millions.
"Si la Métropole vote non, l'Etat n'imposera pas cette infrastructure. Le projet serait, de fait, abandonné", avait indiqué le préfet de Normandie Pierre-André Durand le 26 janvier à la presse.
Le 14 janvier, le département de la Seine-Maritime, présidé par Bertrand Bellanger (LREM), avait voté pour le maintien de sa participation au projet. La région Normandie doit voter le 15 février.
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