Le gouvernement britannique a assuré jeudi ne pas avoir enfreint le traité de Brexit conclu avec l'Union européenne en prolongeant unilatéralement une mesure spécifique à l'Irlande du Nord destinée à faciliter les échanges commerciaux, rejetant les accusations de Bruxelles.
"Ce sont des mesures raisonnables et pratiques", a déclaré un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson à propos de la décision de Londres de prolonger de six mois, jusqu'au 1er octobre, la période de grâce sur les contrôles visant les produits agroalimentaires arrivant de Grande-Bretagne dans la province britannique.
"Ces types de mesures opérationnelles ont de nombreux précédents et sont courants dans d'autres accords commerciaux internationaux", a-t-il poursuivi, soulignant que Bruxelles avait été averti "plus tôt cette semaine" des intentions de Londres.
Ces mesures sont "parfaitement en phase avec notre intention de nous acquitter de bonne foi de nos obligations prévues dans le protocole" nord-irlandais, a-t-il ajouté.
Destiné à éviter le retour d'une frontière entre la province britannique et la République d'Irlande (membre de l'UE) qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998 après trois décennies de conflit meurtrier, ce protocole négocié entre Londres et Bruxelles introduit des contrôles sur les marchandises arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne.
L'extension décidée unilatéralement par le gouvernement britannique mercredi a provoqué la colère de l'UE. Selon Londres, elle est "temporaire" afin de permettre aux entreprises de mieux s'adapter aux nouvelles dispositions commerciales, accusées de perturber les approvisionnements en Irlande du Nord, où la grogne monte.
Deux mois après la mise en oeuvre effective du Brexit, l'UE a dénoncé une "violation" de l'accord de Brexit et averti qu'elle répondrait "avec les moyens légaux" prévus par les accords conclus entre Londres et Bruxelles.
"Nous restons engagés dans le protocole nord-irlandais mais nous voulons simplement répondre aux problèmes là où ils surviennent", a souligné le porte-parole de Boris Johnson en évoquant son "impact disproportionné" pour l'Irlande du Nord, notamment en termes d'approvisionnements des supermarchés.
Viscéralement attachés à la couronne britannique, les unionistes demandent la suppression pure et simple du protocole, qui introduit selon eux ont frontière entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
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