Les députés de l'alliance de la gauche Nupes voteraient la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié de donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, a assuré mercredi l'eurodéputée LFI Manon Aubry, doutant toutefois que l'initiative aille "au bout".
"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a-t-elle souligné sur Europe 1, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.
Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.
"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.
Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".
Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié veut lever cette condition et il a déposé mardi une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.
Il présentera sa proposition, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.
Elle suscite toutefois déjà les critiques du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a proposé un débat au Parlement en octobre sur l'immigration et y est "fermement opposé" selon son entourage.
A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.
A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".
Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé mercredi sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".
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