L'interdiction d'ouverture des lieux culturels à Perpignan "n'est plus justifiée", a plaidé lundi le maire RN de la ville Louis Aliot, défendant devant le tribunal administratif de Montpellier sa décision de rouvrir quatre musées, attaquée en référé par la préfecture des Pyrénées-Orientales.
Lors de l'audience, le représentant du préfet a notamment mis en avant la situation sanitaire, évoquant "un record d'hospitalisations" - 159 cas - à Perpignan actuellement. Il a également basé sa demande de suspension en référé sur le décret gouvernemental du 29 octobre 2020 qui prévoit "l'interdiction complète d'ouverture des musées".
M. Aliot a argué qu'il n'avait pas rouvert la quinzaine de lieux culturels de la ville mais "seulement quatre musées" qui dépendent de la municipalité, dont le musée Hyacinthe Rigaud, qui a accueilli environ 2.000 personnes depuis sa réouverture mardi, selon l'élu.
Il s'est fondé sur "l'amélioration des chiffres et de la situation sanitaire", soulignant que la région Occitanie, le département des Pyrénées-Orientales et Perpignan ne faisaient "pas partie des zones les plus contaminées".
Dans ce contexte, selon lui, "l'interdiction d'ouverture des lieux culturels n'est plus justifiée" et "les autorités locales et singulièrement la mairie de Perpignan sont à même d'évaluer ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas".
Louis Aliot a également insisté sur "les mesures de protection sanitaire renforcée" prises par la ville à l'occasion de l'ouverture de ces quatre musées.
"Nous avons simplement tenu compte du contexte sanitaire et de nos équipements culturels et des voix qui s'élèvent des milieux culturels et des milieux populaires, de ceux qui veulent avoir accès au monde de l'esprit" et non seulement à ce qui est commercial, a-t-il conclu, assurant que la municipalité n'avait "pas outrepassé" ses droits.
La décision doit être rendue en délibéré lundi au cours de l'après-midi.
Il y a une semaine, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait répété que les musées et les monuments seraient les premiers à rouvrir "quand nous aurons une décrue", critiquant "des initiatives purement politiciennes (qui) ne défendent pas la cause de la culture".
Mais dans le secteur culturel, des voix s'élèvent de manière croissante pour contester la fermeture des lieux culturels par le gouvernement, alors que la plupart des commerces ou les cultes continuent à fonctionner pendant la pandémie de Covid-19.
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