L'intersyndicale de l'Office national des forêts s'est alarmée jeudi de possibles nouvelles suppressions de postes susceptibles de "porter atteinte à la santé des personnels de l'ONF".
"Pour le futur contrat État/ONF 2021-2025, le gouvernement envisagerait la suppression de 500 postes supplémentaires et ce, alors que le changement climatique et le dépérissement des forêts vont nécessiter de plus en plus de travail pour assurer le suivi sanitaire et le renouvellement des peuplements forestiers", a dénoncé l'intersyndicale dans un communiqué transmis jeudi soir à l'AFP.
"Ces décisions gouvernementales sont de nature à amplifier gravement la dégradation des conditions de travail et à porter atteinte à la santé des personnels de l'ONF", a-t-elle ajouté.
En 20 ans, "l'ONF a subi près de 5.000 suppressions de postes", a-t-il rappelé.
Contacté par l'AFP, le ministère de l'Agriculture a assuré qu'"aucun arbitrage n'a été rendu à ce stade".
"Ca fait des années qu'on dit qu'on a des signes inquiétants pour la santé des personnels, des burn-outs, des gens en arrêt maladie qui quittent la boutique au bout d'un an ou deux parce qu'ils ne se sentent pas bien", a déclaré à l'AFP Arnaud Metais, coordinateur Efa-CGC et membre de l'intersyndicale.
Cette dernière affirme envisager de porter plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui", afin de "placer les décideurs devant leurs responsabilités".
Les contours de cette action en justice semblent toutefois encore flous. Ils doivent être précisés dans les prochains jours, a indiqué M. Metais, qui a dénoncé une absence de vision d'avenir.
- "On détruit tous les outils" de protection -"Il y a un problème de politique nationale des établissements techniques de gestion de la nature, avec un affichage politique ambitieux, super beau, tout écolo, et en pratique on détruit tous les outils qui permettraient de tenir les engagements qui sont pris au plus haut niveau de l'Etat", a-t-il ajouté.
Le volet agricole du plan de relance prévoit 200 millions d'euros pour la forêt, dont 150 millions d'euros pour reboiser des forêts parfois gravement touchées par la sécheresse et des attaques d'insectes sur les arbres, comme les scolytes. Ces coléoptères creusent des trous dans les arbres fragilisés par la sécheresse, un budget qui tranche par son ampleur avec les moyens engagés ces dernières années pour le reboisement.
Les parcs nationaux s'inquiètent aussi d'une diminution de leurs effectifs. En décembre, le porte-parole de la conférence des présidents de parcs nationaux, Laurent Grandsimon, demandait au président de la République de "mettre fin à l'érosion des moyens des parcs nationaux".
Jeudi, des agents du parc national des Cévennes ont fait grève pour dénoncer la suppression de "dix postes dans les Parcs nationaux en 2021", selon le syndicat Syndicat National de l'Environnement -FSU.
"Comment croire alors que nous allons créer d'ici 2022 10% d'espaces naturels en protection forte (une promesse d'Emmanuel Macron) sans y mettre des moyens ambitieux", s'interroge le syndicat dans un communiqué. Il demande aussi des moyens dédiés aux parcs nationaux.
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