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  • Selfies et cambriolages, les "lanzas" sud-américains de plus en plus présents en France (fr)
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  • Ils se retrouvent en banlieue parisienne, repèrent leurs cibles le long des nationales et cambriolent des pavillons au retour: la police observe en France une forte progression de l'activité des "lanzas", des criminels originaires d'Amérique du sud, qui profitent des failles de la coopération européenne.

    Début mars, ils avaient garé leur véhicule au milieu de la forêt de Maurepas (Yvelines), à une quarantaine de km de Paris, pour ne pas être repérés, marché plusieurs kilomètres, avant de forcer la porte de pavillons cossus, pour un préjudice estimé à 40.000 euros.

    Cette fois, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) les attendaient et ont interpellé deux d'entre eux, des Chiliens, qui seront jugés fin mars pour "vol aggravé".

    Très mobiles, ces groupes de malfaiteurs, Chiliens, Colombiens ou Péruviens, sont en plein essor "depuis un peu plus d'un an", affirme "Marc" (un pseudonyme), le chef du groupe "répression des vols aggravés" à la BRB, qui a requis l'anonymat. La presse espagnole et sud-américaine les appellent les "lanzas internacionales", criminels internationaux en argot chilien.

    En 2018, dernières données disponibles, 121 Sud-Américains avaient déjà été interpellés dans l'agglomération parisienne pour des cambriolages. Un chiffre "multiplié par six" par rapport à 2015, selon la police.

    Le groupe de Marc en démantèle aujourd'hui "7 à 8 équipes" par an, contre "une ou deux, il y a trois ans".

    Le mode opératoire est souvent le même. "Le groupe se constitue en banlieue parisienne, dans les bars, les restaurants, les lieux de vie de la communauté sud-américaine. Ils partent tôt, roulent 150-200 kilomètres le long des nationales pour repérer les zones pavillonnaires. Et au retour, ils volent, un, deux, trois, pavillons", décrit Marc.

    - Selfies et visas touristiques -

    A raison de 5 ou 6 "raids" par semaine, cela peut représenter "une centaine de casses en un mois", calcule le policier.

    Certaines de ces "équipes à tiroirs", qui peuvent se renouveler totalement d'une opération à l'autre, commettent des vols plus ciblés: fin 2018, la BRB a démantelé un groupe spécialisé dans les cambriolages de salons.

    "Ils avaient le catalogue des foires et expos et pouvaient être au salon des bijoux artisanaux de Bourg-la-Reine (près de Paris, ndlr), puis au stand Rolex de Nîmes (dans le sud de la France, ndlr) le lendemain", raconte Antoine (prénom modifié), enquêteur à la BRB.

    Le butin est écoulé parfois "le soir-même", via les circuits de recel classiques. Ce qui ne peut être revendu est envoyé dans les pays d'origine. "Ils peuvent poster des colis de 15-20 kilos. Montres, téléphones mais aussi des feutres ou des cahiers pour dessiner. Ils nourrissent aussi les familles", détaille l'enquêteur.

    De l'autre côté de l'Atlantique, les autorités ont créé des unités chargées d'analyser leur profil. Ces malfaiteurs, âgés de moins de 30 ans pour la plupart, ne "font généralement pas partie des grandes organisations criminelles", explique Christian Seron, chef du département des "affaires internationales" à la police judiciaire du Chili (PDI).

    "Certains ont quitté le pays depuis longtemps, d'autres viennent en Europe juste quelques mois, avec un visa de touriste, et rentrent après avoir commis leurs méfaits", ajoute-t-il. Ils n'hésitent pas à se vanter sur les réseaux sociaux en "postant des selfies dans les rues des grandes capitales européennes, bijoux ou liasses de billets en mains".

    Contactées par l'AFP, les ambassades du Pérou et de Colombie à Paris n'ont pas donné suite.

    - La France, "base européenne" -

    Auparavant, les cambrioleurs sud-américains étaient surtout connus des policiers espagnols, où la diaspora est beaucoup plus importante.

    "Quand j'ai commencé à la police judiciaire en 2006, ces groupes opéraient à Madrid et Barcelone", explique Hector (prénom modifié), officier de liaison de la police espagnole auprès de la Direction centrale de la police judiciaire française. "Ils commettaient leurs vols de façon sommaire, sans moyens, mais ça a évolué".

    Une "professionnalisation" que les enquêteurs français observent eux aussi. "Ils sont bien mieux implantés, plus efficaces, plus violents aussi. Ils connaissent la topographie, les circuits de recels, ils ont des contacts", s'inquiète la BRB.

    "En raison de sa position centrale, la France est un peu devenue leur base européenne" pour exploiter les faiblesses du dispositif sécuritaire international, ajoute Marc, le chef de groupe. Ils rayonnent en province, où ils "savent que la présence des forces de l'ordre est moindre", mais aussi dans le nord de l'Europe, en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne...

    "Quand on a identifié un groupe, c'est une course contre la montre", explicite Marc. "Ils peuvent être à Clermont-Ferrand (centre de la France), revenir une semaine, partir en Hollande, revenir... La coopération internationale se met en place et c'est le jour et la nuit par rapport à il y a quelques années, mais nous n'avons toujours pas au niveau européen la même fluidité qu'au niveau national".

    "A Europol, il manque un référent qui fédère les pays limitrophes et soit capable de mettre en lien des groupes opérationnels", ajoute le chef. Car ce défaut de coopération profite à d'autres groupes criminels internationaux, notamment d'Europe de l'Est, et pas aux seuls "lanzas internacionales".

    tll-meb/pa/mpm/thm

    (fr)
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