"Il n'y aura pas de JT": une grève a débuté lundi à France 3 Rhône-Alpes, où journalistes et techniciens réclament davantage de moyens humains et techniques après la mise en place d'un nouveau programme.
Intitulé "18.30, on décode" et dédié au décryptage de l'information, il est assuré en alternance par les rédactions de Clermont-Ferrand, Grenoble et Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes. D'autres rendez-vous similaires ont été lancés par France 3 depuis fin janvier dans les autres régions.
Les syndicats CGT, SNJ, CFDT et Sud dénoncent "des difficultés pour la fabrication de cette tranche d'information et le manque cruel de personnels pour sa réalisation".
"Après une première grève de plus de 15 jours à Lyon (dans le cadre d'un préavis national), du jamais vu à France 3 Rhône-Alpes depuis plus de 20 ans, les salariés lyonnais sont fortement mobilisés pour défendre leur mission de service public" mais "la direction ne veut rien entendre", déplorent-ils.
Selon Daniel Pajonk, délégué CGT du personnel, ce nouveau programme de proximité "prend des moyens sur la rédaction pour tout le reste, les journaux télévisés diffusés en Rhône-Alpes chaque midi et soir, ainsi que les déclinaisons locales de Lyon et Saint-Etienne".
"On s'aperçoit également que le contenu éditorial est loin des promesses et cela se traduit par une baisse d'audience", regrette-t-il.
"Notre antenne était déjà sous-dotée par rapport à d'autres et cela rabote encore plus nos moyens. C'est très important de décrypter l'information mais encore faut-il avoir le temps et les gens pour trouver les bons invités, approfondir les reportages, etc.", estime une membre de la rédaction, qui comprend 46 journalistes.
Ce mouvement de grève, "massivement" suivi selon l'intersyndicale, est reconductible.
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