Le président LR du Sénat Gérard Larcher s'est inquiété jeudi du fait que le projet de loi contre le séparatisme provoque des "tensions avec les cultes", promettant que la chambre haute recherchera un "équilibre" lors de l'examen de ce texte phare.
"C'est un texte que j'aborderai dans l'esprit même du discours des Mureaux (d'Emmanuel Macron en octobre), qui pour moi correspond quelque part à la fin d'un renoncement que nous avons depuis trente ans, face aux atteintes portées à la République", a déclaré M. Larcher devant l'Association des journalistes parlementaires.
En cours d'examen à l'Assemblée nationale, le projet de loi, qui vise l'islamisme radical, prévoit des mesures sur la neutralité du service public, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence de l'ensemble des cultes et de leur financement, et encore la lutte contre les certificats de virginité ou la polygamie.
Mais des responsables catholiques, protestants et encore évangélistes redoutent "un régime de méfiance", "une approche par la surveillance" et un grignotage de la liberté de culte.
Selon M. Larcher aussi, "pousser l'ensemble des cultes vers le choix d'un statut loi 1905 est un élément important, encore faut-il respecter la liberté des cultes".
"La loi de la République s'impose à tous, en même temps la République c'est l'esprit de la loi de 1905 (sur la séparation des Eglises et de l'Etat), respecter la liberté de conscience" et "c'est cet équilibre qu'il faudra trouver", a insisté ce baptisé catholique devenu protestant, très attaché à la laïcité.
Le président du Sénat fait sienne la préconisation d'Aristide Briand en 1905: "la loi doit protéger la foi, tant que la foi n'entend pas dicter la loi".
M. Larcher a dit en particulier son attention aux nouvelles dispositions fiscales et immobilières prévues pour les cultes.
Le projet de loi doit arriver au Sénat fin mars/début avril, a précisé M. Larcher.
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