L'Assemblée nationale a appelé mercredi le gouvernement a renforcer l'action contre les formes graves et longues du Covid-19, en élaborant un "parcours de soins adapté" et en étendant la possibilité de prise en charge comme maladie professionnelle.
Une résolution en ce sens émanant des groupes de la majorité (LREM, MoDem, Agir) a été adoptée à l'unanimité. Les oppositions ont toutefois souligné sa portée limitée du fait de son caractère non-contraignant.
Le texte "appelle à redoubler les efforts pour mieux connaître, comprendre et traiter cette maladie" et ses "complications à long terme".
Les symptômes "sont aussi multiples et déroutants que violents" -affections respiratoires, articulaires, neurologiques, digestives, cardiaques, rénales, cutanées ou encore psychologiques", rappelle la résolution.
L'Assemblée nationale invite le gouvernement à intensifier la recherche dans ce domaine, et à travailler avec les autorités sanitaires et scientifiques en vue d'élaborer un "parcours de soins adapté" pour les "personnes souffrant de complications persistantes".
"J'en suis sortie vivante, mais pas indemne", a témoigné à la tribune la députée Patricia Mirralès (LREM), en racontant l'épreuve subie avec une forme grave de la maladie.
L'ancienne ministre Sylvia Pinel (groupe Libertés et Territoires), elle aussi atteinte, a évoqué les "traces durables" laissées par la maladie, avec "un quotidien difficile, épuisant".
La résolution demande également de "faciliter la reconnaissance en tant que maladie professionnelle des affections causées par les formes graves" de cette maladie dans les cas où celle-ci aurait été contractée au travail.
A ce stade, le gouvernement a décidé d'accorder une reconnaissance automatique en maladie professionnelle aux seuls soignants malades du Covid avec des séquelles respiratoires, un dispositif dont de nombreux orateurs ont souligné le caractère trop restrictif.
Le secrétaire d'Etat aux Retraites et à la Santé au travail Laurent Pietraszewski a indiqué aux députés que le gouvernement était "prêt à examiner l'évolution de son dispositif" si des recommandations scientifiques allaient dans ce sens.
Le nombre de Covid longs pourrait atteindre "plusieurs centaines de milliers" de personnes en France, sur quelque 3,5 millions de personnes diagnostiquées positives depuis le début de la pandémie, a-t-il ajouté.
La Haute autorité de santé a de son côté publié vendredi les premières recommandations de prise en charge pour les personnes présentant des symptômes prolongés, suggérant une approche "personnalisée" coordonnée par le médecin traitant et une "place centrale" pour la rééducation, notamment respiratoire.
Ce sujet est également inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée jeudi, journée réservée à des textes du groupe PS.
Une proposition de loi du député Régis Juanico prône notamment la création d'un fonds d'indemnisation pour les Covid longs sur le modèle de celui établi pour les victimes de l'amiante (FIVA).
Cette proposition socialiste a toutefois déjà été rejetée en commission. La majorité s'est à nouveau dite mercredi opposée à ce texte, la gauche dans son ensemble lui réaffirmant son soutien.
cr/grd/bap/mpm