Les marchés assimilaient avec précaution la décision de la Banque centrale européenne jeudi de remonter ses taux directeurs, une première depuis 2011, et restaient méfiants concernant l'Italie, de nouveau sujette à l'instabilité politique.
Les taux d'intérêt des États européens, après avoir bondi sitôt l'annonce du relèvement des taux de 0,50 point de pourcentage, contre 0,25 point prévu initialement, repartaient à la baisse par rapport à leur clôture de mercredi vers 14H40 GMT.
"Il y avait une nécessité" de procéder à une telle hausse pour mettre un terme à l'ère des taux négatifs entamée en 2014, a analysé pour l'AFP Vincent Juvyns, de JPMorgan AM, expliquant le peu de réaction des marchés, qui avaient en partie anticipé ces annonces.
Avec la baisse de l'euro et la montée de l'inflation depuis plusieurs mois, cette politique "ne servait plus à grand chose", poursuit-il.
L'euro restait stable à 1,0181 dollar vers 14H40 GMT.
Seul le taux italien pour l'emprunt à 10 ans bondissait de 12 points de base, à 3,50%, alors que l'Italie se retrouve en pleine crise politique.
Défait par les poids lourds de sa coalition d'unité nationale, le chef du gouvernement Mario Draghi a remis sa démission jeudi matin, ouvrant la voie à de nouvelles élections à l'automne.
L'écart très scruté entre les taux allemand et italien se creusait donc et a même atteint un plus haut depuis 2020 vers 13H40 GMT.
Jeudi, la BCE a certes annoncé jeudi un nouvel instrument pour protéger les Etats les plus fragiles contre des attaques spéculatives sur leur dette.
Mais la mise en place du dispositif se fait "selon quatre critères" économiques "qui permettent de rendre un pays éligible à ce soutien", note Franck Dixmier, directeur de la gestion obligataire chez Allianz IG. Ces critères "convergent vers la notion de discipline budgétaire", résume-t-il.
Par conséquent, les règles "instillent le doute" sur l'utilisation réelle et l'ampleur du dispositif, alors que les marchés s'attendaient à un soutien plus appuyé, poursuit-il.
- chute du pétrole - Sur les places financières, les indices boursiers ont changé plusieurs fois de tendances.
En Europe, Paris baissait de 0,18% peu avant 14H30 GMT, Londres de 0,44% et Francfort de 0,82%. La Bourse de Milan reculait, elle, de 1,42%.
La Bourse de New York évoluait en baisse peu après l'ouverture, après une vague de résultats d'entreprises mitigés. Le Nasdaq cédait 0,58%, le S&P 500 0,71% et le Dow Jones 1,02%.
Les cours du pétrole chutaient, plombés par un bond des réserves d'essence aux États-Unis impliquant une baisse de la demande, quand la production de brut a repris en Libye après trois mois de perturbations.
Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 3,38% à 103,31 dollars vers 14H30 GMT.
Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain baissait de 3,18% à 95,70 dollars.
Le marché du gaz européen restait stable après la réouverture jeudi, mais avec un débit réduit, du gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne. Le gouvernement allemand a jugé le niveau de livraison "faible" et "pas fiable", accusant Moscou d'être un "facteur d'incertitude croissant" sur le marché énergétique.
A la cote, la saison de publication des résultats d'entreprise continue. Aux Etats-Unis, l'action Tesla grimpait de plus de 5% après avoir enregistré un bénéfice 2,3 milliards de dollars au deuxième trimestre.
En revanche, le secteur aérien pâtissait des mauvaises perspectives dressées par les entreprises United Airlines et American Airlines.
bur-fs/ak/cco
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