En obligeant la Berlinale à se tenir en ligne, la pandémie a débarrassé du même coup le cinéma "de toutes ces conneries de tapis rouge" et robes de soirées, a salué vendredi le cinéaste Roumain Radu Jude, après avoir reçu l'Ours d'Or.
"Je trouve ça très bien que le festival ait fait quelque chose" pour pouvoir montrer des films malgré la pandémie qui empêche les rassemblements et les projections en salle, a déclaré le réalisateur de "Bad Luck Banging and Looney Porn". "Ce n'est pas idéal, mais nous ne vivons pas dans un monde idéal", a-t-il poursuivi.
Un peu partout dans le monde, des festivals ont été contraints de passer en grande partie en ligne (Sundance aux Etats-Unis, la Berlinale, Gérardmer...) quand d'autres s'y refusent.
Le prochain grand rendez-vous de la planète cinéma est le festival de Cannes, que ses organisateurs ont exclu de tenir en ligne, privilégiant les rencontres physiques et la magie de la salle, et qu'ils espèrent toujours pouvoir organiser du 6 au 17 juillet.
Mais, à rebours de nombreux amoureux du 7e art, le réalisateur Roumain, dont le film couronné à Berlin est une critique acerbe de l'hypocrisie sociale, s'est attaché à voir les côtés positifs de la fermeture des salles.
"Je ne suis pas un puriste du cinéma en salle. Je préfère ça, mais la plupart des films que j'ai vus, je les ai vus sur mon ordinateur". "Je n'ai jamais aimé le tapis rouge et toutes ces choses", a-t-il poursuivi.
"Je pense que l'essence du cinéma, c'est du sérieux" et pas "le tapis rouge, les robes clinquantes, les costumes et le glamour... J'aimerais m'en débarrasser, le cinéma n'a rien à voir avec ce genre de clowneries".
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