Après des mois d'enquête sur un réseau du Sud-Est, les gendarmes ont réussi mercredi à surprendre en flagrant délit un trafiquant de drogue et un routier lituanien en pleine transaction, échangeant 70 kg de cocaïne contre 1,2 million d'euros en liquide.
Les enquêteurs avaient dans leur viseur ce "grossiste" depuis un an et demi. Vendredi dernier, ils ont repéré le camion d'un routier lituanien en provenance des Pays-Bas rentrant en France, a raconté jeudi le colonel Dominique Lambert lors d'une conférence de presse organisée à Marseille.
Ils le suivaient depuis un certain temps et avaient identifié qu'en marge de son parcours de livraison, il faisait des crochets bien rodés pour livrer de la drogue dans la région de Tarascon (Bouche-du-Rhône).
Dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu'il était garé dans une zone d'activités de Beaucaire (Gard), peu avant 06H00, "la tête de réseau est venue voir le chauffeur et on a assisté en direct à la transaction", a poursuivi le colonel.
Le chauffeur a immédiatement été interpellé avec 1,25 million d'euros et le grossiste avec 60 pains de cocaïne. Une opération délicate qui a mobilisé quelque 300 gendarmes, les enquêteurs de la section de recherche de Marseille Provence-Alpes-Côte-d'Azur appuyés notamment du GIGN.
Au même moment, six autres personnes étaient interpellées et placées en garde à vue dans la région, dont la compagne de la tête de réseau.
Des perquisitions ont également permis de trouver dans le plancher d'un véhicule deux millions d'euros supplémentaires, conditionnés sous vide, la 3e plus importante découverte en valeur pour un "chien stup" en France.
Le chiffre d'affaires de ce trafiquant, qui n'a pas d'antécédent judiciaire dans le trafic de drogue, est estimé à 1,5 million d'euros par mois. Sa marchandise était revendue de l'Hérault aux Alpes-Maritimes.
Originaire de Bellegarde dans le Gard, et implanté dans la cité des Ferrages à Tarascon, il aurait accumulé un patrimoine "intéressant" selon la procureure de Marseille Dominique Laurens qui a salué une "magnifique saisie". Les enquêteurs du Groupe d'intervention régional (GIR) de Paca vont donc maintenant s'intéresser à ses biens immobilier et ses activités commerciales.
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