"Un projet pharaonique": Eric Dupond-Moretti a effectué mardi un point d'étape du vaste chantier de la salle d'audience temporaire de 750 mètres carrés qui doit abriter, à partir de septembre dans l'historique palais de Justice de Paris, le procès des attentats du 13 novembre 2015.
"C'est intéressant de voir que le vieux palais retrouve une vie pour un procès historique", a ajouté le ministre de la Justice devant la presse.
Vingt personnes seront jugées du 8 septembre à mars 2022, dont le Franco-Belge Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont tué 130 personnes et en ont blessé 350 à Paris et Saint-Denis.
Plus de 1.700 parties civiles se sont constituées et des centaines d'avocats et journalistes seront présents.
Les travaux de la salle d'audience temporaire, qui pourra recevoir 500 personnes, ont commencé en janvier 2020 et doivent s'achever en mai.
Installée dans la salle des pas perdus, construite sous Philippe Le Bel au XIVe siècle et classée au titre des Monuments historiques, elle sera construite en dur et démontée dans deux ans - elle pourra ainsi servir à d'autres grands procès comme celui des attentats de Nice du 14 juillet 2016.
La "conservation patrimoniale" a donc représenté une contrainte du chantier, selon Anne-Claire Néron, directrice adjointe de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (Apij): "Il fallait qu'il ne reste aucune trace après le démantèlement de la salle."
Quatorze salles annexes complèteront le dispositif et permettront à 2.000 personnes de suivre les débats en vidéo, pour un coût d'aménagement de 7 millions d'euros.
Un système de "web-radio" sera mis en place pour permettre aux personnes qui sont dans l'incapacité de se rendre au procès de suivre les débats.
"C'était déjà le cas pour le procès Merah par exemple", a commenté le garde des Sceaux. "Nous pérennisons cette façon de faire et c'est bien la moindre des choses que nous pouvons faire pour les victimes."
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