Cinq personnes, dont quatre mineurs, étaient toujours en garde à vue lundi matin après une rixe qui a fait plusieurs blessés dont un grave samedi après-midi dans le centre de Rennes, a indiqué le parquet, en annonçant l'ouverture d'une information judiciaire.
L'adolescent de 14 ans, qui avait été blessé par arme blanche au thorax, a été opéré samedi soir et "est désormais hors de danger", a indiqué à l'AFP le procureur de Rennes Philippe Astruc.
"Cinq personnes domiciliées à Rennes, quatre mineurs et un majeur, sont encore en garde à vue", a précisé M. Astruc.
"Afin de déterminer les circonstances précises des faits et d'établir les responsabilités pénales des uns et des autres, une information judiciaire sera ouverte dans la journée" de lundi, a-t-il ajouté.
Selon le magistrat, l'enquête a permis "d'établir que la rixe a concerné une quinzaine de protagonistes émanant de deux groupes". Cet affrontement pourrait "résulter d'une rivalité de quartiers (Villejean-Beauregard / La Bellangerais-Patton) sans que le motif précis du contentieux ne soit pour l'heure clairement établi", a-t-il ajouté.
Les victimes avaient été blessées au cours d'une rixe place de la mairie, samedi vers 16H00. Un jeune homme de 18 ans avait été blessé à la fesse et un autre de 16 ans au pied.
Selon Ouest-France, un garçon de 17 ans s'est également présenté au CHU samedi soir pour une blessure au dos lors de cette rixe.
La maire de Rennes Nathalie Appéré (PS) a invité le procureur au conseil municipal lundi pour qu'il "éclaire les débats de notre assemblée", notamment sur la question de la lutte contre le trafic de drogue.
"Je suis très heureux de m'exprimer devant vous: c'est un exercice assez rare, pour ne pas dire inédit, que les procureurs s'expriment ainsi devant une assemblée", a expliqué M. Astruc dans son propos introductif.
Le procureur a constaté une "augmentation très significative" des règlements de comptes à Rennes, avec deux en 2018, quatre en 2018 et dix en 2020.
"C'est un indicateur extrêmement important parce que, pour la population, ça marque une dégradation de la qualité de vie. Un point de deal, ce n'est déjà pas agréable, mais avoir des explications l'arme au poing en bas de chez soi, ça devient invivable", a-t-il dit, dénombrant une vingtaine de zones de deal dans la ville.
Pour expliquer cette hausse de la violence, le procureur a noté qu'il y a "une nouvelle génération qui a un rapport beaucoup plus décomplexé que la précédente à l'usage des armes".
"C'est quelque chose qui n'est pas rassurant (...) mais c'est une réalité et on ne peut pas se cacher derrière notre petit doigt", a-t-il ajouté, évoquant aussi en novembre la découverte d'armes de guerre dans un appartement, "ce qui est inhabituel pour Rennes".
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