Des organisations de défense des droits humains appellent lundi Emmanuel Macron à évoquer les droits de l'homme à Paris avec le président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed et à suspendre la vente d'armes à Abou Dabi.
"MBZ" a atterri dimanche à Paris pour s'entretenir avec le président français et signer plusieurs accords, notamment dans le secteur de l'énergie, dans un contexte de hausse des prix du pétrole.
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le centre du Golfe pour les droits de l'homme (GChr) "vous prient instamment d'exprimer (...) votre préoccupation quant aux graves violations des droits humains en cours" aux Emirats et "exiger leur cessation", peut-on lire dans leur lettre ouverte au chef de l'Etat français.
La FIDH, la LDH et le GChr évoquent notamment le cas de l'opposant et militant des droits humains Ahmed Mansoor, condamné à dix ans d'emprisonnement en 2018 pour avoir, selon les autorités, critiqué le pouvoir émirati et terni l'image de son pays sur les réseaux sociaux.
"De manière continue et depuis le déclenchement des révoltes arabes, les autorités émiraties ont intensifié les actes de répression contre ceux et celles qui expriment des critiques et contre les membres de la société civile", dénoncent les trois fédérations.
"Les militants et les défenseur.es des droits humains sont l'objet de manière routinière d'arrestation, de détention arbitraire, de harcèlement judiciaire, d'emprisonnement, de surveillance, de torture et de mauvais traitements", ajoutent-elles, priant le président Macron d'"exiger la libération immédiate" de plusieurs opposants.
Les trois organisations appellent également la France à s'abstenir" de contribuer à ces "violations" des droits humains "en manifestant un engagement ferme de suspendre toutes les ventes d'armes aux Émirats arabes unis en respect des engagements nationaux et internationaux de la France en la matière".
"Depuis le début de l'escalade du conflit au Yémen, plusieurs ONG ont mis en évidence la présence de matériels français vendus à la coalition menée par l'Arabie saoudite, dont les Émirats Arabes Unis sont membres", soulignent-elles.
"Ces équipements ont été utilisés à l'encontre de populations civiles en violation des règles du droit national, du droit international des droits humains et du droit international humanitaire."
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