Une femme ayant tué son fils de 7 ans à l'arme blanche en mai 2017 à Sommières (Gard) a été déclarée irresponsable pénalement par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nîmes.
La quinquagénaire a été hospitalisée d'office et a interdiction de rencontrer des membres de sa famille, y compris son fils aîné et de paraître dans le Gard et l'Hérault pendant une période de 20 ans.
Le décision d'irresponsabilité pénale rendue jeudi est conforme aux expertises psychiatriques.
Un seul médecin, sur les cinq sollicités dans cette affaire, a conclu à une "altération du discernement" qui aurait pu conduire à un jugement aux assises. Les quatre autres experts ont constaté une "abolition du discernement" conduisant à une irresponsabilité pénale ne permettant pas une sanction judiciaire.
L'avocat général Alexandre Rossi avait requis l'irresponsabilité pénale lors d'une audience le 27 janvier. "C'est le procès d'une mère infanticide qui a commis l'innommable. Le crime des crimes", avait souligné le représentant du parquet général. "Ce soir-là, je me suis déplacé à trois heures du matin. Le discours de cette dame, de cette mère de famille était incompréhensible", avait-il ajouté.
"On ne condamne pas les fous dans une société civilisée", avait plaidé l'avocat de la mère infanticide, Me Philippe Expert.
Vers 02H00 le 23 mai 2017, les secours, avertis par une proche de la mère, avait découvert dans l'appartement de cette femme le petit Mathéo étendu sur son lit, inanimé et en sang. Ils n'avaient pu que constater la mort de l'enfant.
Placée en garde à vue par les gendarmes de la compagnie de Vauvert (Gard), la femme n'avait pu fournir de raison à son geste et s'était montrée incohérente dans ses propos. Elle avait rapidement été hospitalisée d'office.
"L'autopsie a prouvé que le petit garçon était mort d'un égorgement et d'une hémorragie massive", avait rappelé lors de l'audience le président de la cour d'appel, Christophe Teissier.
"Je ne peux pas expliquer pourquoi j'ai tué Mathéo. Je n'avais aucune raison de le faire", avait affirmé la mère de famille souffrant de problèmes psychiatriques "anciens et connus" selon un psychiatre.
La femme diagnostiquée bipolaire depuis plusieurs années ne prenait plus son traitement, évoquait régulièrement la fin du monde, voyait des extra-terrestres ou des "boules de lumière". La veille du drame, elle n'avait pas répondu à une convocation médicale lors de laquelle elle devait recevoir une injection de neuroleptiques.
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